Ces femmes ont été opérées à l'occasion d'un camp de chirurgie gratuite réparatrice, une activité initiée par le ministère de la Santé et de l'Action sociale.
‘’La fistule est un problème de santé publique. Il ya beaucoup de femmes qui en souffrent aujourd'hui. Le Sénégal a pris l'engagement d'éliminer la fistule obstétricale comme problème de santé publique en 2030. Et pour cela, nous avons élaboré une stratégie avec quatre axes d'intervention à savoir la prévention, la prise en charge chirurgicale de ces pathologies à travers des camps", a expliqué le Directeur de la Santé, de la mère et de l'enfant au ministère de la Santé et de l'Action sociale, Amadou Doucouré.
Pour ‘’éliminer'' cette pathologie, il a cité d'autres axes d'intervention comme la réinsertion sociale pour ‘’rendre autonomes'' ces femmes qui sont victimes de la fistule obstétricale et ‘’le suivi et évaluation".
‘’L'objectif de ce camp, c'est de prendre en charge gratuitement des femmes porteuses de fistule obstétricale. C'est une occasion qui permet de restaurer la dignité des femmes porteuses de cette pathologie qui constitue un drame social pour notre société", a dit le Directeur de la santé, de la mère et de l'enfant.
Il a annoncé qu'à partir de janvier 2023, ‘’la prise en charge des cas de fistule obstétricale sera une routine''.
Selon lui, ‘’tout cas de fistule obstétricale qui se présentera dans une structure sanitaire après diagnostic sera pris en charge gratuitement".
Amadou Doucouré a rappelé qu'un camp de chirurgie a été organisé à l'hôpital général de Tambacounda où 17 patientes atteintes de fistules obstétricales ont été opérées.
La fistule obstétricale ‘’est un drame social'', a déploré le chirurgien urologue à l'hôpital général Idrissa Pouye de Dakar, Dr Issa Labour.
‘’Ces femmes doivent trouver leur dignité de femmes, d'épouses et de mères. Aujourd'hui, nous avons opéré 20 femmes'', a t-il dit, ajoutant qu'il reste uatre cas à opérer, vendredi.
‘’Depuis lundi, nous avons opéré une vingtaine de patientes qui ont des fistules obstétricales. Ces femmes viennent de Ziguinchor, de Sedhiou et de Kolda. Elles ont été prises en charge gratuitement avec le soutien du ministère de la Santé et de plusieurs partenaires", a également souligné le chef de service de chirurgie à l'hôpital de la paix de Ziguinchor, le Professeur Boubacar Fall.
Le directeur du centre hospitalier régional de la paix de Ziguinchor, Moussa Séne, a pour sa part plaidé pour l'érection de sa structure en un hôpital de niveau 3.
‘’L'hôpital de la paix de Ziguinchor est aujourd'hui un hôpital à un niveau 2. Aujourd'hui, nous avons dix professeurs agrégés, cinq maîtres assistants et plus de vingt spécialistes. Il faut ériger cet hôpital en un hôpital de niveau 3 parce qu' actuellement nous prenons en charge des pathologies qu'on envoyait sur Dakar", a t-il insisté.
M. Séne a par ailleurs salué la tenue d'un camp de chirurgie à l'hôpital de la paix de Ziguinchor.
‘’Nous saluons cette action. C'est une pathologie qui constitue un drame chez les patientes. La fistule se manifeste par l'impossibilité de la femme de retenir ses urines. Ce qui fait qu'elle ne peut pas avoir une vie sociale et familiale", a t-il expliqué.
