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Une étude fournit de nouvelles informations sur le lien entre le régime occidental et le cancer colorectal

Rédigé le Lundi 12 Septembre 2022 à 16:24 |



Il existe une forte association entre le régime occidental et un sous-groupe de cancer colorectal (CCR) contenant une abondance d’Escherichia coli produisant des polycétides synthases (pcs+), ce qui vient appuyer l’existence d’une association potentielle entre le régime alimentaire, le microbiote intestinal et la carcinogenèse colorectale.

Il a récemment été découvert que les bactéries E. coli pcs+, productrices de colibactine, entraînaient des mutations de l’ADN dans les cellules du côlon, comme l’explique l’investigateur de l’étude, le Dr Shuji Ogino, PhD, du département de Pathologie de l’Hôpital de Brigham et des femmes (Brigham and Women’s Hospital) de Boston, dans le Massachusetts, aux États-Unis.

« Nos résultats ont permis d’établir un lien entre les régimes occidentaux et cette bactérie dans le cadre du cancer colorectal. Notre étude appuie l’hypothèse selon laquelle un régime occidental peut provoquer un cancer colorectal par l’intermédiaire de cette bactérie », affirme le Dr Ogino.

Les chercheurs ont calculé les scores du régime alimentaire occidental, à l’aide des données de fréquence alimentaires obtenues tous les 4 ans chez 134 775 adultes inclus dans l’Étude sur la santé du personnel infirmier (participants âgés de 30 à 55 ans au moment de l’inclusion) et dans l’Étude de suivi des professionnels de santé (participants âgés de 40 à 75 ans au moment de l’inclusion).

Au cours de 3 766 179 personnes-années de suivi, 3 200 cas incidents de CCR ont été rapportés. Un test de quantification de l’ADN des bactéries E. coli pcs+ dans le tissu tumoral a été réalisé avec succès 2 fois dans 1 175 cas ; 111 tumeurs présentaient des bactéries E. coli pcs+.

Ces résultats ont révélé que l’association entre les scores du régime alimentaire occidental et l’incidence du CCR différait selon les taux de bactéries E. coli pcs+ (Phétérogénéité = 0,014) et était plus forte pour les tumeurs contenant un taux plus élevé de bactéries E. coli pcs+.

Chez les individus appartenant au tertile supérieur des scores du régime alimentaire occidental, comparativement au tertile inférieur, le risque de CCR était le plus élevé en cas de taux élevé de bactéries E. coli pcs+ dans les tumeurs, comparativement à un taux non détectable (rapport de risque [RR] : 3,45 ; Ptendance = 0,001).

Selon le Dr Ogino, ces résultats ont des implications cliniques potentielles : « Les personnes qui ont un régime alimentaire occidental sont exposées à un risque accru de cancer colorectal. Ces personnes, à haut risque en raison de leur régime alimentaire, ont probablement besoin d’être surveillées plus étroitement que les personnes à faible risque. Elles ont probablement besoin d’un dépistage personnalisé du cancer. »

L’étude souligne également l’importance des modifications alimentaires pour la prévention du cancer.

Titulaire d’un master en santé publique, la Dre Aasma Shaukat, du département de Gastroentérologie et d’Hépatologie du Centre médical Langone Health de l’Université de New York (New York University), estime que cette étude « vient renforcer notre compréhension de la manière dont le régime alimentaire pourrait influencer le risque de cancer colorectal ».

« Bien que cela n’affecte pas les recommandations en matière de dépistage, cette étude suggère que nous devrions continuer à recommander un régime alimentaire pauvre en viande rouge et en sucres raffinés pour la prévention du CCR, ainsi que d’autres modifications du mode de vie », explique la Dre Shaukat.

Amanda Bode, diététicienne nutritionniste, LD, du Centre de nutrition humaine de la clinique de Cleveland (Cleveland Clinic Center for Human Nutrition), dans l’Ohio, souligne le fait que les facteurs alimentaires du régime occidental qui, d’après l’étude, augmentent l’inflammation et entraînent par conséquent des lésions de l’ADN et un CCR, ne sont « pas surprenants ».

« De nombreuses autres études ont produit des données probantes substantielles selon lesquelles les habitudes alimentaires, notamment la consommation de viande rouge, de céréales raffinées et de sucre, augmentent le risque de cancer colorectal », explique-t-elle.

« Outre les recommandations visant à limiter la consommation de viande transformée ainsi que de céréales raffinées et de sucre, un diététicien agréé peut aider à identifier les problèmes liés au microbiome intestinal et à personnaliser les interventions nutritionnelles, en tenant compte des préférences uniques de chaque patient », ajoute-t-elle.

« Travailler pour améliorer le régime alimentaire dans son ensemble semble avoir un impact plus important sur le risque de maladie que le fait de se focaliser sur un aliment spécifique », estime la Dre Bode.









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