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https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/10/17/prevention-du-cancer-du-col-de-l-uterus-itineraire-d-un-echec_6146187_1650684.html
La vaccination et le dépistage pour prévenir les cancers du col de l’utérus progressent à très petits pas en France, bien loin derrière nos voisins européens. Méfiance, manque d’information, imbroglio institutionnel : la marge de progression est grande.
Le cancer du col de l’utérus touche chaque année plus de 3 000 femmes en France et provoque environ 1 100 décès. Il devrait pourtant être en voie de disparition : « C’est le seul cancer pour lequel il existe un examen de dépistage (…) et un vaccin », rappelait l’Institut national de lutte contre le cancer (INCa), dans son plan anticancer 2014-2019, qui visait, à l’époque, une couverture vaccinale de 60 % chez les filles. Les résultats sont pourtant décevants. Alors que le vaccin contre les papillomavirus humains (HPV) – responsables à 70 % des cancers du col – est disponible depuis 2006, le schéma vaccinal complet chez les adolescentes de 16 ans est de 37,4 % en 2021, selon Santé publique France.
« C’est loin d’être satisfaisant et c’est un échec par rapport à d’autres pays européens, mais nous observons une vraie augmentation », tempère le docteur Jean-Baptiste Méric, oncologue médical et directeur du pôle santé publique et soins à l’INCa. En 2015, le taux était de 13,5 %.
« Nous n’arrivons pas à amener la population à se faire vacciner », constate le professeur Xavier Carcopino, chef du service de gynécologie-obstétrique de l’hôpital Nord à Marseille et vice-président de la Société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale. Ainsi, la France figure parmi les pays d’Europe ayant les taux les plus bas de vaccination anti-HPV : l’Angleterre, le Portugal ou encore la Suède ont réussi à vacciner respectivement 85 %, 76 % et 83 % de leur population cible.