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Obésité : la perception gustative aux lipides pourrait-elle être liée au microbiote buccal ?

Rédigé le Mardi 16 Novembre 2021 à 16:19 |



Une étude menée chez des adultes obèses montre que :
La perception du goût du gras ne dépend pas de l'IMC. Le microbiote buccal diffère en fonction de la sensibilité gustative aux lipides. Chez ceux qui ont une faible perception du goût du gras, le ratio Bacteroïdes/Lactobacillus est élevé – signe d’une activité pro-inflammatoire - par rapport aux sujets qui ont une forte perception gustative aux lipides.

  • La production de méthylamine est diminuée chez les individus qui ont une plus faible perception gustative aux lipides, or cette molécule est impliquée dans les comportements alimentaires.

Les auteurs suggèrent ainsi que le microbiote oral pourrait jouer un rôle dans la signalisation gustative et que la méthylamine pourrait être un acteur de la variabilité de la perception orosensorielle aux lipides de l’alimentation.

Pourquoi ces données sont-elles intéressantes ?

Des études de neuro-imagerie menées chez des sujets obèses ont mis en évidence que des altérations du circuit de la récompense conduisaient à un décalage entre le plaisir attendu et le plaisir réellement perçu. Ceci constitue une piste d’explication de la consommation préférentielle d’aliments riches en graisses chez ces sujets. En revanche, peu d’études se sont intéressées à l’altération des circuits gustatifs périphériques. Or, l’association entre dysbiose intestinale et obésité est maintenant bien admise. D’où l’intérêt de cette étude sur les liens entre modification du microbiote buccal et dégradation de la perception gustative chez les sujets obèses. 

Méthode

Les seuils de perception orosensorielle d’un acide gras, l’acide linoléique (AL) et la composition du microbiote buccal autour des papilles gustatives caliciformes ont été analysés chez 42 adultes obèses de sexe masculin (IMC ≥30 kg/m2). Les sujets devaient identifier la présence d’AL parmi trois échantillons de différentes concentrations en AL. Les sujets détectant la présence d’AL dans les échantillons dont la concentration en AL était ≤0,05% ont été définis comme ayant une forte perception des lipides (n=20) et les autres comme ayant une faible perception des lipides (n=22). La composition du microbiote buccal a été déterminée en utilisant le séquençage des régions variables du gène de l’ARNr 16S.

Principaux résultats

Les résultats ont montré une grande variabilité interindividuelle de la perception orosensorielle chez les sujets obèses. L’IMC moyen des deux groupes était identique. La signature microbienne buccale des sujets ayant une faible perception des lipides était différente de ceux dont la perception était forte, avec notamment une augmentation de la concentration en Bacteroïdes, Clostridium cluster XIV. Les sujets qui avaient une moins bonne perception de l’AL étaient également ceux qui avaient une activité méthanogénique bactérienne moindre. 









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