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Une méta-analyse montre que le traitement par fer intraveineux est significativement associé à une réduction du risque de réhospitalisations pour insuffisance cardiaque (IC) et de décès cardiovasculaire chez ces patients lorsqu’ils sont carencés en fer, comparativement à un placebo.
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Aucune analyse en sous-groupes n’a permis d’identifier de différence d’efficacité en fonction du profil du patient, de sa maladie cardiaque ou de certains paramètres biologiques. Des études cliniques apportant une puissance statistique supérieure pourraient toutefois être utiles pour confirmer ce point.
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Dans tous les cas, cette étude souligne l’intérêt de corriger les taux de fer insuffisants chez tous les patients atteints d’IC.
Pourquoi est-ce important ?
Les recommandations européennes recommandent un dosage régulier du fer chez les patients souffrant d'insuffisance cardiaque, et une prise en charge par carboxymaltose ferrique ou dérisomaltose ferrique intraveineux (IV) en cas de carence, afin de réduire les réhospitalisations et d'améliorer les symptômes, la capacité à l'effort et la qualité de vie. Cependant, les conclusions des essais randomisés parus sur le sujet restent contradictoires sur le risque associé d’hospitalisations et de mortalité, malgré l’amélioration de la capacité d'exercice et de la qualité de vie. Une méta-analyse permet donc de conclure sur le sujet et d’identifier d’éventuels sous-groupes qui en tireraient plus volontiers bénéfice.
Méthodologie
La méta-analyse a inclus les études cliniques menées en double aveugle qui avaient comparé le fer IV à un placebo ou un traitement conventionnel chez au moins 300 patients adultes souffrant d’IC et de carence en fer, dans lesquels le critère composite était la réhospitalisation et le risque de décès d'origine cardiovasculaire.
Principaux résultats
Quatre essais ont été inclus dans l’analyse : FAIR-HF, CONFIRM-HF, AFFIRM-A HF et IRONMAN, qui ont permis de compiler les données de 3.008 patients (61% d'hommes, âge moyen 71,1 ans). Ils présentaient une FEVG moyenne (fraction d’élection ventriculaire gauche) de 33,3% et une hémoglobinémie de 12,1 g/dL.
Le fer IV était associé à une réduction significative des taux de réhospitalisations pour IC et de mortalité cardiovasculaire avec un risque relatif réduit à 0,728 ([0,476-0,992] ; tau=0,16), par rapport au bras contrôle. En revanche, aucun sous-groupe n’a pu être identifié suggérant un bénéfice supérieur aux autres, que ce soit selon le sexe, l’âge, l’étiologie de l’IC ou sa sévérité, le taux de ferritine ou d’hémoglobine, ou la fonction rénale.