À retenir
L’étude a été menée à partir de deux grandes enquêtes nationales : l’enquête Handicap-Santé Ménages (HSM) de 2008 et l’enquête longitudinale Santé et Protection Sociale (ESPS) menée entre 2010 et 2014, qui ont respectivement inclus 23.348 et 14.875 participants âgés de 25 ans et plus.
Principaux résultats
La prévalence de la multimorbidité augmentait régulièrement avec l'âge pour se stabiliser après 75 ans. Chez les femmes, la prévalence de la multimorbidité à un an et sur la vie entière était respectivement de 34,4% [33,2-35,6] et de 42,5% [41,2-43,8]. Chez les hommes, ces chiffres étaient de 26,0% [24,9-27,1] et 35,1% [33,7-36,5] respectivement.
Chez les jeunes adultes, la prévalence de la multimorbidité chez les femmes était presque deux fois supérieure à celle des hommes, mais ces différences s’estompaient à mesure du vieillissement. En moyenne, la multimorbidité survenait 5 à 15 ans plus tôt chez elles que chez les hommes. Les augmentations les plus fortes de ces chiffres étaient observées entre 55 et 64 ans chez les hommes et entre 65 et 74 ans chez les femmes. La différence entre les hommes et les femmes dans la prévalence de la multimorbidité au cours de la vie était plus faible et les tendances plus linéaires.
Entre 25 et 34 ans, les deux principales affections chroniques étaient la lombalgie et la migraine chez les deux sexes. Entre 35 et 44 ans, elles restaient les mêmes pour les femmes, tandis que les hommes étaient le plus souvent touchés par la lombalgie, l’obésité et les séquelles de blessures. L’hypertension artérielle prenait une part croissante pour devenir l’une des principales affections chroniques dans les deux sexes dès 65 ans, aux côtés de la lombalgie et de l’obésité. La BPCO et les maladies cardiovasculaires ischémiques étaient aussi plus fréquentes chez les ≥65 ans, particulièrement chez les hommes.
Les multimorbidités les plus fréquentes associaient HTA, lombalgie, obésité, arthrose, migraine, diabète, anxiété, dépression et troubles auditifs. Leur fréquence augmentait avec l'âge, hormis pour la migraine, les troubles de la thyroïde, l'anxiété et la dépression plus fréquents aux âges moyens, notamment chez les femmes.
Globalement, le risque d’avoir plusieurs affections chroniques était inversement associé au niveau d'éducation. Les niveaux d'éducation les plus bas étaient indépendamment associés à de nombreuses dyades et triades, notamment celles comprenant l'obésité, le diabète, la lombalgie et la migraine.
Par ailleurs, le cadre socioprofessionnel et les revenus étaient aussi associés à ce risque, mais leur influence était moindre et d’autant moins marquée une fois les données ajustées sur le niveau d'éducation. Les catégories d'emploi liées au travail manuel et, dans une moindre mesure, aux professions intermédiaires, semblaient être plus associées à des multimorbidités intégrant la lombalgie, les séquelles de blessures, la BPCO, l'anxiété et l'arthrose.
Aucune relation claire n’a été établie entre la multimorbidité et la taille de l'unité urbaine. Seule une association faible entre multimorbidité et région d’habitation, une fois les trois indicateurs socio-économiques ajustés, hormis pour la région Hauts de France. Ce qui suggère que les différences géographiques s'expliquent en grande partie par des facteurs éducatifs et socio-économiques
- Selon les données de deux larges enquêtes, la multimorbidité des adultes en France présente des spécificités liées à l’âge, au sexe et au niveau d’éducation et socio-économique des sujets.
- La connaissance de cette diversité et de cette variabilité, ainsi que les associations de pathologies chroniques les plus fréquentes peuvent contribuer à améliorer la surveillance et la prévention dans le cadre d’actions de santé publique.
L’étude a été menée à partir de deux grandes enquêtes nationales : l’enquête Handicap-Santé Ménages (HSM) de 2008 et l’enquête longitudinale Santé et Protection Sociale (ESPS) menée entre 2010 et 2014, qui ont respectivement inclus 23.348 et 14.875 participants âgés de 25 ans et plus.
Principaux résultats
La prévalence de la multimorbidité augmentait régulièrement avec l'âge pour se stabiliser après 75 ans. Chez les femmes, la prévalence de la multimorbidité à un an et sur la vie entière était respectivement de 34,4% [33,2-35,6] et de 42,5% [41,2-43,8]. Chez les hommes, ces chiffres étaient de 26,0% [24,9-27,1] et 35,1% [33,7-36,5] respectivement.
Chez les jeunes adultes, la prévalence de la multimorbidité chez les femmes était presque deux fois supérieure à celle des hommes, mais ces différences s’estompaient à mesure du vieillissement. En moyenne, la multimorbidité survenait 5 à 15 ans plus tôt chez elles que chez les hommes. Les augmentations les plus fortes de ces chiffres étaient observées entre 55 et 64 ans chez les hommes et entre 65 et 74 ans chez les femmes. La différence entre les hommes et les femmes dans la prévalence de la multimorbidité au cours de la vie était plus faible et les tendances plus linéaires.
Entre 25 et 34 ans, les deux principales affections chroniques étaient la lombalgie et la migraine chez les deux sexes. Entre 35 et 44 ans, elles restaient les mêmes pour les femmes, tandis que les hommes étaient le plus souvent touchés par la lombalgie, l’obésité et les séquelles de blessures. L’hypertension artérielle prenait une part croissante pour devenir l’une des principales affections chroniques dans les deux sexes dès 65 ans, aux côtés de la lombalgie et de l’obésité. La BPCO et les maladies cardiovasculaires ischémiques étaient aussi plus fréquentes chez les ≥65 ans, particulièrement chez les hommes.
Les multimorbidités les plus fréquentes associaient HTA, lombalgie, obésité, arthrose, migraine, diabète, anxiété, dépression et troubles auditifs. Leur fréquence augmentait avec l'âge, hormis pour la migraine, les troubles de la thyroïde, l'anxiété et la dépression plus fréquents aux âges moyens, notamment chez les femmes.
Globalement, le risque d’avoir plusieurs affections chroniques était inversement associé au niveau d'éducation. Les niveaux d'éducation les plus bas étaient indépendamment associés à de nombreuses dyades et triades, notamment celles comprenant l'obésité, le diabète, la lombalgie et la migraine.
Par ailleurs, le cadre socioprofessionnel et les revenus étaient aussi associés à ce risque, mais leur influence était moindre et d’autant moins marquée une fois les données ajustées sur le niveau d'éducation. Les catégories d'emploi liées au travail manuel et, dans une moindre mesure, aux professions intermédiaires, semblaient être plus associées à des multimorbidités intégrant la lombalgie, les séquelles de blessures, la BPCO, l'anxiété et l'arthrose.
Aucune relation claire n’a été établie entre la multimorbidité et la taille de l'unité urbaine. Seule une association faible entre multimorbidité et région d’habitation, une fois les trois indicateurs socio-économiques ajustés, hormis pour la région Hauts de France. Ce qui suggère que les différences géographiques s'expliquent en grande partie par des facteurs éducatifs et socio-économiques