Victime d’engouement récent en raison d’un potentiel rôle dans différentes pathologies aiguës et chroniques, la vitamine D fait l’objet d’un intérêt prononcé du grand public et des soignants. Le nombre de publications et d’études dans le domaine est la preuve de l’attractivité de ce sujet.
D’où provient la vitamine D ? De l'exposition au soleil, de certains aliments et de suppléments alimentaires. Mais même si les sources sont diversifiées, il n’en reste pas moins qu’une grande partie de la population mondiale est actuellement en état de carence. Selon des travaux récents, le taux de vitamine D sanguin serait de 24% chez les habitants des États-Unis, 37% des Canadiens et 40% des européens. En Inde, on estime que 490 millions d'individus seraient carencés.
Quel est votre degré de connaissances sur la vitamine D et notamment sur les études récentes dans le domaine du COVID-19 et d'autres pathologies ? Êtes-vous au point sur les recommandations ? Testez-vous avec ce quiz en 5 questions.
Commentaire
Il a été démontré qu'un taux sérique de vitamine D abaissé est un facteur de risque indépendant de développer un COVID-19 symptomatique associé à une détresse respiratoire qui nécessite une admission en soins intensifs. Chez ces patients, la mortalité est accrue.
Cependant, il n'a pas été démontré que l'administration de vitamine D chez les personnes souffrant de COVID-19 en état critique permettait de raccourcir la durée d'hospitalisation, de limiter les risques d'admission en unité de soins intensifs, de diminuer le besoin de ventilation mécanique ou de réduire le risque de décès.
Une étude portant sur plus de 1,2 million de caucasiens provenant de 11 pays a révélé que les personnes présentant des variantes génétiques entraînant des taux naturellement plus élevés de vitamine D ne présentaient pas plus ni moins de risque de développer un COVID-19, d'être hospitalisé ou d’être atteint d’une forme grave de la maladie.
Cependant, il a été prouvé que les personnes ayant de faibles taux plasmatiques de vitamine D présentaient un risque plus élevé de développer un COVID-19 et d'en être hospitalisées.
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Cinq années de supplémentation en vitamine D permettent une réduction de 22% du risque de maladies auto-immunes, selon un récent essai randomisé portant sur près de 26.000 adultes : 12.786 hommes âgés de 50 ans ou plus, et 13.085 femmes âgées de 55 ans ou plus. 123 patients du bras « vitamine D pendant 5 ans », et 155 personnes dans le groupe placebo ont été atteintes d’une maladie auto-immune, soit une baisse du risque de 22% chez les personnes supplémentées (p = 0,045).
Dans un essai randomisé portant sur plus de 1.000 patients, on a constaté que la supplémentation quotidienne en vitamine D et en carbonate de calcium réduisait de manière significative la survenue des vertiges positionnels paroxystiques bénins (VPPB). Les participants ont été divisés en un groupe d'intervention et d'observation. Le nombre de récidives par année/personne s’établissait à 0,83 dans le groupe d'intervention et de 1,10 dans le groupe d'observation. Ces données correspondent à un rapport de taux d'incidence de 0,76 et une réduction du taux de récurrence annuelle de 0,27 dans le groupe ayant reçu une supplémentation. La dose et la durée optimales de la supplémentation pour prévenir le VPPB restent encore sujettes à question, de même que le niveau sérique cible de vitamine D.
Une autre étude observationnelle a révélé que les femmes qui consomment des quantités plus élevées de vitamine D ― en particulier à partir de sources alimentaires ― présentent un risque réduit de cancer colorectal de survenue précoce. L'étude a porté sur 94.205 femmes (âgées de 25 à 42 ans) qui ont été suivies entre 1991 et 2015 : celles qui consommaient la quantité moyenne la plus élevée de vitamine D totale (450 UI/j) présentaient un risque significativement réduit par rapport à celles qui consommaient moins (<300 UI/j).
Une étude prospective en population générale menée chez des hommes, a révélé que des concentrations plus faibles en vitamine D étaient associées à une augmentation de la mortalité toutes causes confondues. Les hommes de l’étude étaient âgés de 40 à 79 ans et ils ont été suivis pendant 12,3 ans en moyenne. Au cours de cette période, environ un quart (23,5%) d'entre eux sont décédés. Après ajustement des principaux facteurs de confusion, y compris l'indice de masse corporelle, le tabagisme, la consommation d'alcool, la fonction rénale, le nombre de comorbidités au départ et d'autres facteurs, les hommes dont le taux total de 25(OH)D était faible ― inférieur à 20 µg/L ― présentaient un risque de mortalité significativement plus élevé que ceux dont le taux de vitamine D était normal (supérieur à 30 µg/L (rapport de risque, 2,03 ; p<0,001)). Les chercheurs ont conclu que l'évaluation biologique systématique de la 25-hydroxyvitamine D libre (25[OH]D) sanguine offrait peu d'avantages supplémentaires par rapport à l’analyse la plus souvent pratiquée actuellement, soit la 25(OH)D totale (principale forme circulante de la vitamine D) car les carences en chacune de ces deux formes sont associées à un risque similaire.
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Les médicaments connus pour abaisser le taux sanguin de vitamine D sont les suivants :
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Une évaluation du taux sérique de 25(OH)D est recommandée pour déterminer le statut en vit. D.
En France, des désaccords subsistent sur l'interprétation des taux sanguins de 25(OH)D (25-hydroxyvitamine D, la forme habituellement dosée). Les valeurs qui sont couramment utilisées en pratique sont les suivantes :
Selon l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail), les apports journaliers de vitamine D devraient être de 15 microgrammes (600 UI) par jour pour un adulte.
En 2017, l’étude INCA 3 a montré que, chez les Français âgés de 18 à 79 ans, l'apport moyen quotidien se situe plutôt autour de 3,1 microgrammes (124 UI) par jour.
Selon Santé Publique France, on estime que, en termes de taux sanguins de 25(OH)D, 40% à 50% de la population française se situe au-dessous de 20 ng/mL et 80% au-dessous de 30 ng/mL.
Comme pour les valeurs de référence sanguines, la définition d'une carence ou d'une insuffisance en vitamine D n'est pas complètement consensuelle dans notre pays. Selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS), dans la population générale, on parle de déficience sévère pour un taux sanguin inférieur à 5 ng/mL (12,5 nmol/L), de déficience modérée pour un taux compris entre 5 et 10 ng/mL (12,5-25 nmol/L), et de déficit pour un taux compris entre 10 et 20 ng/mL (25-50 nmol/L).
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La référence nutritionnelle pour la population (RNP) est de 15 microgrammes par jour pour les adultes. Pour les autres populations, les RNP sont en cours d’évaluation et seront publiés courant 2021.
A noter que la RNP en vitamine D a été définie en ne considérant que l’apport de vitamine D par l’alimentation et non la contribution de l’exposition au soleil.
Selon les données de l’étude Inca 3, les apports moyens en vitamine D dans la population française par l’alimentation sont de :
Ce cas clinique a été écrit par Dr Romesh Khardori et initialement publié sur Medscape.
D’où provient la vitamine D ? De l'exposition au soleil, de certains aliments et de suppléments alimentaires. Mais même si les sources sont diversifiées, il n’en reste pas moins qu’une grande partie de la population mondiale est actuellement en état de carence. Selon des travaux récents, le taux de vitamine D sanguin serait de 24% chez les habitants des États-Unis, 37% des Canadiens et 40% des européens. En Inde, on estime que 490 millions d'individus seraient carencés.
Quel est votre degré de connaissances sur la vitamine D et notamment sur les études récentes dans le domaine du COVID-19 et d'autres pathologies ? Êtes-vous au point sur les recommandations ? Testez-vous avec ce quiz en 5 questions.
Q1. Quelle est la proposition qui illustre au mieux le lien entre vitamine D et COVID-19 ?
- Majorer les taux de vit. D chez les patients gravement malades du COVID-19 raccourcit la durée d'hospitalisation et réduit de plus de la moitié les taux de mortalité.
- Un faible taux sérique de vit. D est un facteur de risque indépendant de COVID-19 symptomatique associé à une détresse respiratoire et nécessitant une admission en unité de soins intensifs.
- Les personnes présentant une variante génétique qui se traduit par des niveaux naturellement élevés de vit. D ont un risque plus faible de développer un COVID-19 grave.
- Le risque de contracter le COVID-19 est le même pour tous, quel que soit le taux de vit. D.
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Il a été démontré qu'un taux sérique de vitamine D abaissé est un facteur de risque indépendant de développer un COVID-19 symptomatique associé à une détresse respiratoire qui nécessite une admission en soins intensifs. Chez ces patients, la mortalité est accrue.
Cependant, il n'a pas été démontré que l'administration de vitamine D chez les personnes souffrant de COVID-19 en état critique permettait de raccourcir la durée d'hospitalisation, de limiter les risques d'admission en unité de soins intensifs, de diminuer le besoin de ventilation mécanique ou de réduire le risque de décès.
Une étude portant sur plus de 1,2 million de caucasiens provenant de 11 pays a révélé que les personnes présentant des variantes génétiques entraînant des taux naturellement plus élevés de vitamine D ne présentaient pas plus ni moins de risque de développer un COVID-19, d'être hospitalisé ou d’être atteint d’une forme grave de la maladie.
Cependant, il a été prouvé que les personnes ayant de faibles taux plasmatiques de vitamine D présentaient un risque plus élevé de développer un COVID-19 et d'en être hospitalisées.
Q2. Quelle affirmation s’applique au lien entre vitamine D et affection chronique ?
- Une supplémentation quotidienne en vit. D a été associée à une augmentation de l’incidence des vertiges paroxystiques bénins positionnels.
- Les femmes qui consomment 450 UI de vit. D par jour présentent un risque accru de cancer colorectal précoce.
- Par rapport à un faible taux de 25-hydroxyvitamine D totale, un taux élevé de 25-hydroxyvitamine D libre est associé à un risque accru de mortalité.
- La supplémentation en vit. D a été associée à une réduction du risque de maladies auto-immunes.
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Cinq années de supplémentation en vitamine D permettent une réduction de 22% du risque de maladies auto-immunes, selon un récent essai randomisé portant sur près de 26.000 adultes : 12.786 hommes âgés de 50 ans ou plus, et 13.085 femmes âgées de 55 ans ou plus. 123 patients du bras « vitamine D pendant 5 ans », et 155 personnes dans le groupe placebo ont été atteintes d’une maladie auto-immune, soit une baisse du risque de 22% chez les personnes supplémentées (p = 0,045).
Dans un essai randomisé portant sur plus de 1.000 patients, on a constaté que la supplémentation quotidienne en vitamine D et en carbonate de calcium réduisait de manière significative la survenue des vertiges positionnels paroxystiques bénins (VPPB). Les participants ont été divisés en un groupe d'intervention et d'observation. Le nombre de récidives par année/personne s’établissait à 0,83 dans le groupe d'intervention et de 1,10 dans le groupe d'observation. Ces données correspondent à un rapport de taux d'incidence de 0,76 et une réduction du taux de récurrence annuelle de 0,27 dans le groupe ayant reçu une supplémentation. La dose et la durée optimales de la supplémentation pour prévenir le VPPB restent encore sujettes à question, de même que le niveau sérique cible de vitamine D.
Une autre étude observationnelle a révélé que les femmes qui consomment des quantités plus élevées de vitamine D ― en particulier à partir de sources alimentaires ― présentent un risque réduit de cancer colorectal de survenue précoce. L'étude a porté sur 94.205 femmes (âgées de 25 à 42 ans) qui ont été suivies entre 1991 et 2015 : celles qui consommaient la quantité moyenne la plus élevée de vitamine D totale (450 UI/j) présentaient un risque significativement réduit par rapport à celles qui consommaient moins (<300 UI/j).
Une étude prospective en population générale menée chez des hommes, a révélé que des concentrations plus faibles en vitamine D étaient associées à une augmentation de la mortalité toutes causes confondues. Les hommes de l’étude étaient âgés de 40 à 79 ans et ils ont été suivis pendant 12,3 ans en moyenne. Au cours de cette période, environ un quart (23,5%) d'entre eux sont décédés. Après ajustement des principaux facteurs de confusion, y compris l'indice de masse corporelle, le tabagisme, la consommation d'alcool, la fonction rénale, le nombre de comorbidités au départ et d'autres facteurs, les hommes dont le taux total de 25(OH)D était faible ― inférieur à 20 µg/L ― présentaient un risque de mortalité significativement plus élevé que ceux dont le taux de vitamine D était normal (supérieur à 30 µg/L (rapport de risque, 2,03 ; p<0,001)). Les chercheurs ont conclu que l'évaluation biologique systématique de la 25-hydroxyvitamine D libre (25[OH]D) sanguine offrait peu d'avantages supplémentaires par rapport à l’analyse la plus souvent pratiquée actuellement, soit la 25(OH)D totale (principale forme circulante de la vitamine D) car les carences en chacune de ces deux formes sont associées à un risque similaire.
Q3. Quel médicament est connu pour potentiellement abaisser les taux sanguins de vitamine D?
- Phénobarbital
- Metformine
- Métoprolol
- Lévodopa
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Les médicaments connus pour abaisser le taux sanguin de vitamine D sont les suivants :
- Les médicaments anti-cholestérol (p. ex. cholestyramine, colestipol)
- Les laxatifs
- L’Orlistat
- La rifampicine
- Les médicaments anti-epileptiques (p. ex. phénobarbital, phénytoïne)
- Les stéroïdes (p. ex. prednisone)
Q4. Quelle est la réponse la plus adaptée concernant la présentation clinique et le bilan d'une carence en vitamine D ?
- Les patients présentant une carence en vit. D ont généralement un appétit anormalement accru, une oligurie et une arythmie.
- Tous les patients âgés de >45 ans doivent être dépistés pour une carence en vit. D.
- Un taux de 25(OH)D de 12 à <20ng/ml (30 à <50 nmol/l) est considéré comme une carence en vit. D.
- Une élévation de l'hormone parathyroïdienne est nécessaire pour diagnostiquer une insuffisance en vit. D.
Commentaire
Une évaluation du taux sérique de 25(OH)D est recommandée pour déterminer le statut en vit. D.
En France, des désaccords subsistent sur l'interprétation des taux sanguins de 25(OH)D (25-hydroxyvitamine D, la forme habituellement dosée). Les valeurs qui sont couramment utilisées en pratique sont les suivantes :
- dans la population générale, une concentration sanguine de 25(OH)D supérieure à 20 ng/mL (50 nmol/L) est considérée comme suffisante ;
- dans la population à risque d'ostéoporose liée à l'âge, une maladie ou un traitement chronique, ce taux sanguin de référence devrait, selon les recommandations du GRIO (Groupe de recherche et d'information sur les ostéoporoses), être supérieur à 30 ng/mL (75 nmol/L).
Selon l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail), les apports journaliers de vitamine D devraient être de 15 microgrammes (600 UI) par jour pour un adulte.
En 2017, l’étude INCA 3 a montré que, chez les Français âgés de 18 à 79 ans, l'apport moyen quotidien se situe plutôt autour de 3,1 microgrammes (124 UI) par jour.
Selon Santé Publique France, on estime que, en termes de taux sanguins de 25(OH)D, 40% à 50% de la population française se situe au-dessous de 20 ng/mL et 80% au-dessous de 30 ng/mL.
Comme pour les valeurs de référence sanguines, la définition d'une carence ou d'une insuffisance en vitamine D n'est pas complètement consensuelle dans notre pays. Selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé (HAS), dans la population générale, on parle de déficience sévère pour un taux sanguin inférieur à 5 ng/mL (12,5 nmol/L), de déficience modérée pour un taux compris entre 5 et 10 ng/mL (12,5-25 nmol/L), et de déficit pour un taux compris entre 10 et 20 ng/mL (25-50 nmol/L).
Q5. Quelles sont les doses de vitamine D recommandées en France pour les adultes et les enfants ?
- Les nourrissons âgés de 0 à 1 an ont besoin de ≥200 UI/j.
- Les enfants âgés de 1 à 18 ans ont besoin de ≥400 UI/j.
- Les adultes âgés de 19 à 70 ans ont besoin de ≥600 UI/j.
- Les adultes âgés de plus de 70 ans ont besoin de ≥1000 UI/j.
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La référence nutritionnelle pour la population (RNP) est de 15 microgrammes par jour pour les adultes. Pour les autres populations, les RNP sont en cours d’évaluation et seront publiés courant 2021.
A noter que la RNP en vitamine D a été définie en ne considérant que l’apport de vitamine D par l’alimentation et non la contribution de l’exposition au soleil.
Selon les données de l’étude Inca 3, les apports moyens en vitamine D dans la population française par l’alimentation sont de :
- 5,2 microgrammes/jour soit 208 UI pour les enfants de 1 à 3 ans ;
- 2,6 microgrammes/jour soit 104 UI pour les enfants de 4 à 10 ans ;
- 2,9 microgrammes/jour sot 116 UI chez les enfants de 11 à 17 ans ;
- 3,1 microgrammes/jour soit 124 UI chez les adultes de 18-79 ans.
Ce cas clinique a été écrit par Dr Romesh Khardori et initialement publié sur Medscape.