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Le carcinome hépatocellulaire en Polynésie française

Rédigé le Jeudi 4 Août 2022 à 14:42 |



Le carcinome hépatocellulaire en Polynésie française

Le carcinome hépatocellulaire (CHC) est la troisième cause de décès par cancer dans le monde. Ses facteurs étiologiques les plus fréquents sont les hépatites virales B et C, mais aussi en Europe et aux États-Unis notamment, la consommation excessive d’alcool et le syndrome métabolique. Une équipe de Polynésie française a réalisé une étude descriptive et rétrospective de tous les cas diagnostiqués entre le 1er janvier 2008 et le 31 décembre 2017 dans ce territoire, où les prévalences du VHB (virus de l’hépatite B) et du syndrome métabolique sont élevées.

Leur travail a inclus 139 patients, d’âge moyen au diagnostic de 61,3 ans (± 11,3 ans). En 2017, le taux d’incidence standardisé du CHC en Polynésie française était de 8,2/100.000 habitants (13,5 pour les hommes et 2,7 pour les femmes). Il était particulièrement élevé dans l’archipel des Australes (43,1) où il était presque toujours associé au VHB. Globalement, les facteurs de risque les plus fréquemment observés étaient l’obésité (60%), l’alcool (56%) et le VHB (51%).

Il s’agit d’une situation très différente de celle de la métropole. L’incidence y est plus forte, la consommation d’alcool moins souvent en cause et le VHC y est quasiment inexistant. Surtout, l’obésité y est beaucoup plus fréquente (prévalence de 39% chez les adultes, une des plus élevées au monde) et l’incidence due au VHB y est 5 à 6 fois plus élevée malgré une couverture vaccinale proche de 100% chez les personnes nées en 1992 et après (date de la mise en place du programme de vaccination à la naissance). Ainsi l’âge moyen des personnes vaccinées en Polynésie française (moins de 25 ans en 2017) reste éloigné de l’âge moyen des personnes atteintes de CHC dû à l’hépatite B (56,6 ans [±11,3]). D’où le constat des auteurs : « Il faudra attendre de nombreuses années pour que la protection de la vaccination contre le VHB sur le risque de CHC soit vraiment effective. »

 

Ils préconisent donc la lutte contre obésité et diabète, le dépistage de la fibrose avancée et de la cirrhose chez les patients obèses ou diabétiques, le couplage de la vaccination à la naissance avec le dépistage du VHB dans la population adulte née avant la généralisation de la vaccination (au moyen notamment des Trods, « solution simple, efficace et peu coûteuse ») et le traitement des patients infectés.

Pour les auteurs, ces préconisations sont généralisables au reste de la planète, où l’incidence du CHC est en augmentation constante.









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