Une nouvelle étude montre, qu’en complément aux conseils diététiques habituels, l'ail noir vieilli (ANV) abaisse la pression artérielle diastolique (PAD) chez les hommes présentant une cholestérolémie modérément élevée. Après 6 semaines, la consommation d'ANV contenant de la s-allyl-L-cystine (SAC) en concentration élevée était associée à une réduction de près de 6 mmHg de la PAD. Les autres facteurs de risque de maladies cardiovasculaires n'étaient pas significativement affectés.
« La réduction observée de la PAD par l'extrait d'ANV était similaire aux effets des approches diététiques, y compris ceux du régime DASH (Dietary Approaches to Stop Hypertension) sur la pression artérielle », expliquent Rosa Valls (Université Rovira i Virgili à Reus, en Espagne) et ses collaborateurs dans un article publié par la revue Nutrients. « Les effets bénéfiques potentiels de l'ANV peuvent contribuer [au maintien ou] à l'obtention d'une PAD optimale, mais ils ont été mieux observés chez les hommes et dans les populations à PAD non optimale. »
La s-allyl-L-cystine (SAC) pure et les ails vieillis ont montré des effets positifs sur de multiples cibles dans des études tant in vivo qu'in vitro. Cependant, les études réalisées jusqu'ici chez l'homme ne se sont pas concentrées sur la SAC mais plutôt sur d'autres types d'ail vieilli, et chez des patients présentant un certain type de facteur de risque de MCV. De plus, d'après les auteurs, ces études souffraient de faiblesses méthodologiques ou de conception.
Pour combler cette lacune, Rosa Valls et son équipe ont assigné au hasard 67 personnes souffrant d'hypercholestérolémie modérée (définie par un taux de LDL-cholestérol ≤115 mg/dL) pour recevoir quotidiennement un comprimé d'ANV (250 mg d'extrait d'ANV/1,25 mg de SAC) ou un placebo pendant 6 semaines. Après une période d'élimination de 3 semaines, les deux groupes ont été inversés et la deuxième intervention a été poursuivie pendant 6 semaines supplémentaires.
Tous les participants ont reçu des recommandations diététiques concernant les facteurs de risque de MCV et leurs habitudes alimentaires ont été évaluées à l'aide d'un carnet alimentaire de 3 jours, tant au début de l'étude qu'après 6 semaines.
Les personnes prenant un hypolipidémiant ou un antihypertenseur étaient exclues de l'étude, tout comme celles qui fumaient, celles dont l'IMC était égal ou supérieur à 35 kg/m², et celles dont la glycémie à jeun dépassait 125 mg/dL. En termes de caractéristiques, aucune différence n'a été observée entre les deux groupes à l’inclusion. Au départ, les pressions systoliques et diastoliques moyennes étaient de 124/75 mmHg dans le groupe ANV et de 121/74 mmHg dans le groupe placebo. L'âge moyen était de 53 ans.
Principaux résultats
Aucune différence significative entre l'ANV et le placebo n'a été observée après 3 semaines, mais la diminution de la PAD après consommation d'ANV est devenue significative après 6 semaines (diminution moyenne : 3,7 versus 0,10 mmHg; p = 0,007).
Après stratification par sexe et par niveau de PAD, la diminution moyenne de la PAD après 6 semaines de consommation d'ANV était particulièrement importante chez les hommes ainsi que chez les participants dont la PAD initiale était d'au moins 75 mmHg. Par ailleurs, aucun effet indésirable n'a été observé