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Infertilité : Réduire le poids des femmes obèses est-il -vraiment-utile ?

Rédigé le Vendredi 25 Mars 2022 à 11:51 |



À retenir
L’étude FIT-PLESE ouverte, randomisée et contrôlée visait à évaluer les effets d'une perte de poids sur la probabilité de grossesse et le risque de complications avant FIV, par rapport à un groupe contrôle.
Malgré une perte de 7% de poids corporel parmi les femmes du groupe expérimental, le nombre moyen de cycles de traitement de l'infertilité et les taux cumulés de grossesses ou de naissances vivantes ont été identiques à ceux relevés dans le groupe contrôle.
Si le petit nombre de grossesses a pu réduire la puissance statistique de l’étude sur les risques de complications obstétricales, ce travail conforte l’idée qu’une perte de poids n’a pas un impact déterminant sur les chances de succès d’une FIV chez les femmes obèses.
Pourquoi est-ce important ?
L'obésité est associée à un délai avant grossesse plus long et à un un certain nombre de complications pré ou péripartum. Il est généralement recommandé aux femmes concernées de perdre du poids avant la conception pour améliorer leurs chances d'avoir un enfant en bonne santé, mais il existe peu d’études prospectives ayant confirmé cette recommandation.
Méthodologie
FIT-PLESE est un essai multicentrique randomisé et contrôlé ayant recruté des femmes âgées de 18 à 40 ans en bonne santé, avec un indice de masse corporelle (IMC) ≥30 kg/m² et des antécédents d'infertilité depuis au moins 1 an malgré une ovulation régulière, une réserve ovarienne normale et un nombre de spermatozoïdes normal chez le partenaire masculin.
Les participantes ont été randomisées 1:1 entre deux groupes : le groupe expérimental visait une perte de poids sur 16 semaines par augmentation de l'activité physique (augmentation du nombre de pas de 500/j jusqu'à 10.000/j), restriction calorique (1.200 jCal/j) et prise d’un inhibiteur de l'absorption des graisses (inhibiteur de la lipase gastrique). Le groupe contrôle ne recevait que des recommandations sur l'augmentation de l'activité physique. Dans une deuxième phase, les deux groupes ont reçu 3 cycles de stimulation ovarienne par citrate de clomifène associé à une insémination intra-utérine si la conception naturelle n’était pas obtenue durant la première phase de l’étude.
Principaux résultats
Au total, 379 femmes ont été randomisées (le taux d’abandon en cours de route était identique dans les deux groupes).
Le nombre de pas moyen quotidien en fin d’intervention était comparable entre les deux groupes. La perte de poids, elle, était significativement plus importante dans le groupe intensif (-6,6%) par rapport au groupe standard (-0,3 %, p<0,001). Aussi, la diminution de l’IMC était significativement plus importante dans le groupe expérimental (-2,3 vs -0,1 kg/m², p<0,001). Cette amélioration était accompagnée de celle de différents paramètres métaboliques, biométriques et biochimiques, ainsi que par une diminution du taux de celles ayant un syndrome métabolique (32,2 vs 49,4%, p=0,003).
Le taux de naissances d'un enfant vivant en bonne santé n'était pas significativement différent entre les groupes (12,2 % dans le groupe expérimental vs 15,2 %, p=0;404). De même, les taux de naissances vivantes et de grossesses multiples ou le délai écoulé avant la grossesse étaient équivalents.
Sur le plan des complications, la perte de l’enfant au cours de la grossesse tendait à être supérieure dans le groupe intensif sans être significative (38,1 % vs 23,7 %, HR 1,61 [0,92-2,80], p=0,087).
De même aucune différence n’a été observée concernant la durée de la grossesse, le taux de césarienne ou le poids de naissance.
Enfin, une analyse post hoc conduite en fonction des tertiles d'IMC n'a pas permis de montrer des différences sur ces différents paramètres.


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