À retenir
La prise en charge initiale du glaucome primitif à angle ouvert doit permettre de limiter la perte du champ visuel, mais en réalité, il existe une grande hétérogénéité des parcours d’évolution. Aussi, le pronostic d’évolution de l’atteinte ophtalmique doit être mis en regard avec l’espérance de vie du patient, le risque d’altération sévère pouvant impacter la qualité de vie et l’autonomie des personnes ayant un meilleur pronostic.
Les recommandations suggèrent une monothérapie visant à atteindre une pression intraoculaire (PIO) cible et l’association ou le switch vers une autre molécule lorsque l’objectif n’est pas atteint. L’étude GITS visait à évaluer s’il est possible d’améliorer le pronostic visuel des patients lorsque le traitement initial est d’emblée intensif versus une intensification par étapes.
Méthodologie
L'étude GITS (Glaucoma Intensive Treatment Study) a inclus des patients de 40 à 78 ans, ayant reçu un diagnostic récent de GAO ou de glaucome pseudo-exfoliatif et n'ayant jamais été traités, avec un indice de champ visuel (ICV, exprimé en pourcentage d'un champ visuel normal) ≥ à 65% dans l'œil le plus atteint). Les patients ont été randomisés (1:1) pour recevoir initialement l'une des deux stratégies : monothérapie initiale ou combinaison thérapeutique initiale. Dans le premier groupe, les patients ont reçu un traitement à discrétion du praticien (principalement prostaglandine, moins souvent un bêtabloquant), les patients du groupe intensif d’emblée ont reçu l’une des associations fixes indiquées dans le traitement du GAO, associée à une troisième classe thérapeutique puis, une semaine après le début du traitement, une trabéculoplastie au laser argon ou sélective.
Le suivi était planifié sur 5 ans avec des visites régulières. Les données de suivi intermédiaire à 3 ans sont présentées ici.
Principaux résultats
Au total, 242 patients ont été randomisés, soit 118 patients (143 yeux) dans le groupe monothérapie et 124 patients (155 yeux) dans le groupe intensif.
Au cours des trois premières années de suivi, le traitement a été intensifié chez 42% des patients du premier groupe contre 7% du second. La principale raison de l’intensification dans le premier groupe était une valeur de PIO trop élevée, suivie d’une progression de la perte du champ visuel jugée trop rapide. Dans le second groupe, les deux motifs étaient aussi fréquents l’un que l’autre. Par ailleurs, 13% des patients de ce groupe avaient eu une désescalade thérapeutique, essentiellement à cause d'effets indésirables.
À l’issue des 3 ans, le taux médian de progression périmétrique était de -0,5% par an dans le groupe monothérapie contre -0,1% par an dans le groupe intensif (p = 0,03). À l’inclusion, la PIO médiane était de 24 mmHg dans les deux bras. Au cours du suivi elle était d’environ 17 mmHg et 14 mmHg dans chacun de ces groupes.
En termes de tolérance, le nombre relatif de patients ayant des évènements indésirables était de 21% dans le groupe monothérapie et de 31% dans le bras intensif, dont deux cas d’évènements indésirables graves. In fine, le taux d’évènements était respectivement de 0,41 et de 0,46 événement par patient.
- Une étude randomisée a voulu comparer la stratégie conventionnelle de prise en charge du glaucome à angle ouvert (GAO), basée sur une intensification progressive du traitement, à une stratégie d’emblée intensive.
- Les données intermédiaires à 3 ans suggèrent que la perte de champ visuel est moins élevée dans ce dernier groupe, moyennant des données de tolérance peu différentes.
- Les données de suivi à 5 ans sont attendues pour apprécier si cette différence se maintient dans le temps.
La prise en charge initiale du glaucome primitif à angle ouvert doit permettre de limiter la perte du champ visuel, mais en réalité, il existe une grande hétérogénéité des parcours d’évolution. Aussi, le pronostic d’évolution de l’atteinte ophtalmique doit être mis en regard avec l’espérance de vie du patient, le risque d’altération sévère pouvant impacter la qualité de vie et l’autonomie des personnes ayant un meilleur pronostic.
Les recommandations suggèrent une monothérapie visant à atteindre une pression intraoculaire (PIO) cible et l’association ou le switch vers une autre molécule lorsque l’objectif n’est pas atteint. L’étude GITS visait à évaluer s’il est possible d’améliorer le pronostic visuel des patients lorsque le traitement initial est d’emblée intensif versus une intensification par étapes.
Méthodologie
L'étude GITS (Glaucoma Intensive Treatment Study) a inclus des patients de 40 à 78 ans, ayant reçu un diagnostic récent de GAO ou de glaucome pseudo-exfoliatif et n'ayant jamais été traités, avec un indice de champ visuel (ICV, exprimé en pourcentage d'un champ visuel normal) ≥ à 65% dans l'œil le plus atteint). Les patients ont été randomisés (1:1) pour recevoir initialement l'une des deux stratégies : monothérapie initiale ou combinaison thérapeutique initiale. Dans le premier groupe, les patients ont reçu un traitement à discrétion du praticien (principalement prostaglandine, moins souvent un bêtabloquant), les patients du groupe intensif d’emblée ont reçu l’une des associations fixes indiquées dans le traitement du GAO, associée à une troisième classe thérapeutique puis, une semaine après le début du traitement, une trabéculoplastie au laser argon ou sélective.
Le suivi était planifié sur 5 ans avec des visites régulières. Les données de suivi intermédiaire à 3 ans sont présentées ici.
Principaux résultats
Au total, 242 patients ont été randomisés, soit 118 patients (143 yeux) dans le groupe monothérapie et 124 patients (155 yeux) dans le groupe intensif.
Au cours des trois premières années de suivi, le traitement a été intensifié chez 42% des patients du premier groupe contre 7% du second. La principale raison de l’intensification dans le premier groupe était une valeur de PIO trop élevée, suivie d’une progression de la perte du champ visuel jugée trop rapide. Dans le second groupe, les deux motifs étaient aussi fréquents l’un que l’autre. Par ailleurs, 13% des patients de ce groupe avaient eu une désescalade thérapeutique, essentiellement à cause d'effets indésirables.
À l’issue des 3 ans, le taux médian de progression périmétrique était de -0,5% par an dans le groupe monothérapie contre -0,1% par an dans le groupe intensif (p = 0,03). À l’inclusion, la PIO médiane était de 24 mmHg dans les deux bras. Au cours du suivi elle était d’environ 17 mmHg et 14 mmHg dans chacun de ces groupes.
En termes de tolérance, le nombre relatif de patients ayant des évènements indésirables était de 21% dans le groupe monothérapie et de 31% dans le bras intensif, dont deux cas d’évènements indésirables graves. In fine, le taux d’évènements était respectivement de 0,41 et de 0,46 événement par patient.