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Dyslipidémie : 3 français sur 4 concernés. Vraiment ?

Rédigé le Mardi 1 Mars 2022 à 16:00 |



Dyslipidémie : 3 français sur 4 concernés. Vraiment ?

À retenir 

Les recommandations ESC/EAS de 2019 ont abaissé le seuil définissant un taux de LDL-cholestérol normal : 

  • Cette modification a multiplié par 10 la proportion d’individus à faible risque cardiovasculaire et par 3 celle à risque moyen ; 

  • La proportion de sujets âgés entre 18 et 34 ans nécessitant une prise en charge a quant à elle été multipliée par 20 ; 

  • Ainsi, près des trois-quarts de la population française seraient exposés à un risque cardiovasculaire sur la base des seuils admis par ces recommandations 

Ces données soulèvent la question de l’organisation des soins et de la priorisation des actions de prévention à mener. 

Pourquoi est-ce important ? 

L’évolution des taux d’hospitalisation pour pathologies cardiovasculaires au cours des 15 dernières années révèle des tendances défavorables. De fait, l’étude de l’évolution de la prévalence des facteurs de risque cardiovasculaire au sein de la population est essentielle. La définition de la normalité a évolué au cours des dernières décennies et par conséquent le seuil de prise en charge des facteurs de risques également. Alors que les seuils définissant l’hypertension artérielle et la glycémie normale à jeun n’ont guère évolué depuis plus de 20 ans, il n’en est pas de même des valeurs de LDL-cholestérol qui ont changé en 2006, 2011, 2016 puis 2019 suite à la publication de différents essais cliniques démontrant un bénéfice à diminuer les concentrations en LDL-cholestérol. 

Principaux résultats 

Les auteurs, issus de Santé Publique France, sont revenus sur l’étude nationale transversale Esteban menée entre 2014 et 2016 qui a souligné que 23,4% de la population française présentait une concentration en LDL-cholestérol au-dessus du seuil d’intervention selon les recommandations de 2011 en fonction du niveau de risque de l’individu. Ils évoquent également qu’une analyse similaire a été réalisée à partir des recommandations de l’ESC/EAS de 2019, qui ont proposé un abaissement des seuils de LDL-cholestérol. La conclusion montre que 72,1% serait à risque cardiovasculaire nécessitant une prise en charge par règles hygiéno-diététiques et/ou traitement médicamenteux. 

La proportion d’individus nécessitant une prise en charge ciblée de leur taux de LDL-cholestérol avait particulièrement augmenté entre 2011 et 2019 chez ceux dont le risque cardiovasculaire était jugé faible (5,0% versus 57,3%) et modéré (22,7% versus 89,7%) selon ces recommandations. La proportion de jeunes de 18 à 34 ans nécessitant une prise en charge était multipliée par 20 entre 2011 et 2019. 

 

 



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