Au total, 675 infections par le VIH ont été diagnostiquées au centre hospitalier régional Heinrich Lübke de Diourbel (centre) depuis 2004, a-t-on appris du docteur Amadou Kane, responsable du service médecine de cet établissement hospitalier.
"Notre cohorte est de 675 malades du Sida diagnostiqués au jour d’aujourd’hui au centre hospitalier régional de Diourbel depuis septembre 2004", a-t-il indiqué dans un entretien avec l'APS.
Il a signalé que la prise en charge du VIH "est effective à l’hôpital régional [de Diourbel] depuis la première semaine du mois de septembre 2004, et depuis nous avons en réalité enregistré 675 patients atteints du VIH documentés".
"Malheureusement certains patients, dès l’instant qu’ils prennent le traitement et sentent une sensation de mieux-être, ont tendance à arrêter le traitement, alors que le traitement antirétroviral est à vie. C’est pourquoi nous avons énormément de perdus de vue", a-t-il relevé.
"La difficulté que nous avons dans la prise en charge effective des malades, c'est qu’on a énormément de perdus de vue'', a-t-il insisté, précisant que sur les 675 patients dépistés à l’hôpital régional de Diourbel depuis 2004, "seuls 110 patients malades continuent de venir à leurs rendez-vous".
"Donc, il y a un différentiel énorme où peuvent se cacher des perdus de vue, des malades décédés où des malades qui ont volontairement abandonné le traitement au profit d’un traitement traditionnel", a-t-il expliqué.
En réalité, les services sanitaires n’arrivent "pas à avoir une parfaite lisibilité de ces perdus de vue qui ne viennent plus en consultation", a-t-il dit, notant toutefois que l'hôpital dispose d'un système de recherche de ces perdus de vue, avec la mise à contribution d’une assistance sociale pour la reprise des traitements.
Le docteur Kane a assuré que les structures de santé de Diourbel ont les moyens de prendre en charge la maladie par le dépistage du VIH, de suivre la charge virale, de même disposent-elles d’un stock suffisant d’antirétroviraux gratuits.
Il a appelé les populations "à se rendre à l’évidence que le VIH n’est plus une maladie systématiquement mortelle".
"Les médicaments sont disponibles et avec le recul, il y a des patients qu’on a dépistés depuis 2004, soit 18 ans et qui sont encore en vie", a signalé le médecin, ajoutant que cela signifie que "les médicaments sont quand même efficaces grâce à la trithérapie".
Il est revenu sur les objectifs qui lient le Sénégal et les autres pays en général à l'horizon 2030, relativement à la gestion de la maladie, à savoir arriver à ce que "sur 100 patients diagnostiqués, 95% sachent qu’ils ont le VIH, 95% reçoivent un traitement sous ARV, et 95% des malades suppriment leur charge virale dans le sang".
Le docteur Kane fait observer que l’ONU SIDA "aimerait que d’ici 2030, il n'y ait plus de Sida dans le monde", mais "le problème, c'est qu’on est à huit ans de 2030 et qu’il y a encore des efforts à faire pour l’élimination de la maladie au Sénégal".
Le département de Diourbel compte deux sites de prises en charge médicale et de suivi des personnes atteintes du VIH.
Ces deux sites sont logés à l’hôpital régional de Diourbel et au centre de santé Sidi Guissé.
APS