Le taux de TSH serait associé à celui de l’HbA1c et un indice d’insulinorésistance HOMA-IR plus délétère chez les femmes présentant un diabète gestationnel. Ce résultat a été présenté par Sara Pinto de l’unité d'Endocrinologie-Diabétologie-Nutrition de l’hôpital Jean Verdier (Bondy) au cours du congrès de la Société Française d’endocrinologie (SFE 2021, Le Havre, 13-16 octobre 2021).
Les dysthyroïdies et le diabète gestationnel (DG) constituent les plus fréquents troubles endocriniens chez la femme enceinte. Il n’y a pour l’heure que 4 méta-analyses consacrées à l’association entre les deux paramètres, mais leurs conclusions sont contradictoires. Pour autant, si cette association est avérée, le taux de TSH influence-t-il l’évolution du DG ?
Pour le savoir, une équipe de l'hôpital Jean Verdier (Bondy) a conduit une étude rétrospective auprès de 754 femmes qui n’avaient ni antécédent de dysthyroïdie ni diabète avant le début de la grossesse. Celles qui avaient un DG précoce ou une hyperthyroïdie ont été exclues et seules celles qui avaient eu un dosage de TSH et d’anticorps anti-TPO (aTPO) à l’occasion d’un DG diagnostiqué après la 22e semaine d’aménorrhée ont été incluses. L’objectif était d’évaluer les modifications du poids et de différents paramètres (insulinorésistance selon HOMA-IR, HbA1c, pression artérielle, paramètres lipidiques) au cours de la prise en charge, en fonction du taux de TSH et de la présence des auto-anticorps.
L’âge moyen de cette cohorte était de 33 ans et l’IMC moyen de 27kg/m². La TSH était comprise entre 0,27 et 3 mU/L pour les trois quart d’entre elles, 8% des femmes ayant une valeur >4,2 mUI/L. Par ailleurs, seules 7% présentaient des aTPO. Parmi elles, les chercheurs ont identifié une association entre la valeur de TSH prise comme une variable continue d’une part, et l’HbA1c ou HOMA-IR. Ils n’ont en revanche pas pu identifier de valeur seuil ni d’influence d’un taux élevé de TSH au-delà de >4,2 mUI/L. Les aTPO ne semblaient pas jouer de rôle dans le métabolisme du glucose.