La reprise de l’ovulation survient aux environs de la 6 e semaine après l’accouchement, plus tard en cas d’allaitement. En cas de reprise de l’activité sexuelle, le risque de grossesse existe, associé à un sur-risque de complications. Parallèlement, environ 6% des IVG seraient associés à des grossesses survenant en post-partum, soit environ 10.000 par an. Aussi, l’initiation d’une contraception efficace est pertinente à discuter avec les patientes. La pose d’un dispositif intra-utérin (DIU ou stérilet) peut être envisagée : la HAS recommande qu’il soit mis en place dans les 4 à 6 semaines après l’accouchement, mais d’autres recommandations professionnelles ou internationales évoquent l’intérêt d’une pose au décours immédiat de l’accouchement, malgré un risque accru d’expulsion spontanée. Aussi, une étude a été menée en 2018 auprès de professionnels de santé français afin de savoir quelles étaient leurs connaissances et pratiques à ce sujet.
Des connaissances imparfaites, une pratique minoritaire
Au total, 408 spécialistes (64% d’obstétriciens, 30% de sage-femmes, 3,7% de gynécologues et autant de médecins généralistes) ont répondu au questionnaire (dont la moitié avaient entre 30 et 49 ans).
Les trois quart environ abordaient le sujet de la contraception au cours de leur consultation aux méthodes de contraception, mais ils n’étaient que 12% à évoquer systématiquement la question au cours du suivi de la grossesse, un médecin sur 2 le faisant ‘parfois’.
Si la majorité (63,2%) savait qu’il était possible de poser un DIU immédiatement après un accouchement par voie basse, ils étaient seulement 31,2% à savoir que la mise en place était aussi possible au décours d’une césarienne. Pour autant, parmi ceux qui étaient concernés (n=276), ils étaient 10,1% et 4,7% à réaliser ces gestes, respectivement. La plupart de ceux qui avaient précisé la raison pour laquelle ils ne les pratiquaient pas évoquant un taux trop élevé d’expulsion spontanée.
Quatre praticiens sur 5 disaient souhaiter informer les patientes sur cette pratique, et 70% se disaient prêts à poser un DIU en post-partum après une formation appropriée. En revanche, ils étaient 56 médecins à ne pas souhaiter le réaliser, principalement par crainte des expulsions, des infections et, dans une moindre mesure, des perforations ou des saignements.
Les contre-indications et évènements indésirables liés à la mise en place d’un DIU en post-partum n’étaient pas toujours bien connus.