- Les femmes migraineuses ne présentaient pas un risque significativement plus élevé d’avortement spontané, mais des tendances à un risque plus élevé ont été constatées pour celles prenant des médicaments contre la migraine quotidiennement ou en prophylaxie.
Pourquoi est-ce important ?
- La migraine est prévalente chez les femmes en âge de procréer.
- L’identification des personnes à risque accru pourrait aider à orienter les efforts de conseil, de prise en charge et de recherche.
Méthodologie
- Une étude de cohorte prospective basée sur Internet, menée au Canada et aux États-Unis, a porté sur 7 890 femmes âgées de 21 à 45 ans ayant planifié une grossesse (étude PRESTO).
- Critère d’évaluation principal : l’avortement spontané autodéclaré (perte de grossesse avant 20 semaines complètes de gestation).
- Financement : Instituts nationaux américains de la santé (National Institutes of Health, NIH).
Principaux résultats
- 21 % des femmes de la cohorte de l’étude ont rapporté avoir eu une migraine avant la conception (soit un diagnostic de migraine, soit l’utilisation de médicaments contre la migraine).
- Dans l’ensemble, 19 % des grossesses dans la cohorte se sont terminées par un avortement spontané.
- Comparativement à leurs homologues sans migraine, les femmes migraineuses ne présentaient pas un risque significativement accru d’avortement spontané dans l’ensemble (rapport de risque corrigé [RRc] : 1,03 ; intervalle de confiance [IC] à 95 % : 0,91–1,16).
- Les résultats étaient les mêmes quelles que soient la fréquence des migraines et les pertes de grossesse survenues plus tôt (<avant huit semaines) et plus tard (huit semaines ou plus).
- De même, les femmes migraineuses qui prenaient des médicaments contre la migraine ne présentaient pas un risque significativement accru d’avortement spontané (RRc : 1,14 ; IC à 95 % : 0,96–1,36).
- Toutefois, des tendances à un risque plus élevé ont été constatées pour celles qui prenaient quotidiennement des médicaments contre la migraine (RRc : 1,38 ; IC à 95 % : 0,81–2,35), qui prenaient des médicaments sur ordonnance pour la prophylaxie de la migraine (1,43 ; 0,72–2,84) ou qui prenaient une association d’analgésiques et de médicaments à base de caféine (1,42 ; 0,99–2,04).
Limites
- La présence ou l’absence de migraine était autodéclarée.
- De nombreuses utilisatrices de médicaments n’ont pas rapporté les noms des médicaments utilisés, ce qui a empêché la conduite d’analyses concernant les β-bloquants, les antidépresseurs et d’autres classes.
- Les données n’ont pas permis d’identifier les types de migraine (par ex., migraine menstruelle).
- Les résultats pourraient différer pour d’autres populations et pour les grossesses non planifiées.