La prise en charge du rhumatisme psoriasique s’appuie sur une décision partagée entre le médecin et le patient. Une étude internationale à laquelle le département de Rhumatologie de l’hôpital Lariboisière a participé a évalué la qualité de la communication entre les patients et les médecins et son impact sur la prise en charge. Cette étude montre que :
- La majorité des patients rapportent un impact modéré à important de leur maladie sur leur vie sociale, professionnelle, leurs capacités physiques et leur bien-être émotionnel.
- Les médecins cependant sous-estiment l’impact du rhumatisme psoriasique sur les différentes sphères de la vie des patients.
- Plus d’un patient sur 4 aurait une communication de qualité insuffisante avec son médecin. Et cela aurait des conséquences sur sa qualité de vie.
Ces données soulignent l’importance de mettre en place des outils pour mieux accompagner les praticiens dans leur communication avec ces patients.
M éthodologie
Des dermatologues et rhumatologues de différents pays, suivant respectivement ≥5 et ≥10 patients souffrant de rhumatisme psoriasique par mois, ont participé à l’étude. La qualité et le niveau de satisfaction de la communication médecin-patient a été évaluée via 35 à 60 questions portant sur les sujets abordés lors des consultations.
Principaux résultats
Au total, 1.286 patients souffrant de rhumatisme psoriasique et 1.553 médecins (795 rhumatologues et 758 dermatologues) ont complété l’enquête. Parmi les patients initialement pris en charge par un rhumatologue, 84% évoquaient que leur maladie avait des conséquences délétères sur leur vie sociale, 81% sur leur travail, 79% sur la diminution de leurs capacités physiques et 69% déclaraient qu’elle impactait leur santé mentale et émotionnelle.
Pour les patients initialement pris en charge par un dermatologue, interrogés sur les mêmes items, ils étaient 81%, 80%, 74% et 68% à considérer que le rhumatisme psoriasique impactait négativement leur vie sociale, professionnelle, leurs capacités physiques et leur mental.
Bien que les réponses des médecins étaient cohérentes sur les sphères de la vie impactées par la maladie, ils avaient cependant tendance à en sous-estimer l’ampleur.
Pour plus de 40% des patients la communication était insuffisante. Les patients concernés rapportaient plus rarement la présence de symptômes à leur médecin, même si celui-ci leur demandait et ils étaient également plus susceptibles de supporter des conséquences modérées à importantes de la maladie sur leur qualité de vie.