La Haute Autorité de santé (HAS) a déjà autorisé l’accès précoce à deux traitements par anticorps monoclonaux contre le SARS-CoV-2, Ronapreve® et Evusheld®, pour les personnes les plus à risque de développer une forme sévère de COVID-19. Un nouveau médicament vient d’obtenir cette autorisation par la HAS : Xevudy® (sotrovimab), un anticorps monoclonal du laboratoire GSK qui a obtenu une autorisation de mise sur le marché de l’Agence européenne du médicament (EMA) le 17 décembre dernier.
Qui est concerné ?
Xevudy® est destiné aux adultes et adolescents de 12 ans et plus, pesant plus de 40 kg, infectés par le SARS-CoV-2, qui ne nécessitent pas de supplémentation en oxygène mais qui présentent un risque de faire une forme sévère de la maladie (patients ≥ 80 ans, patients ayant un déficit de l'immunité lié à une pathologie ou à des traitements, patients à risque de complications). Bien sûr, cette indication est susceptible d’évoluer en fonction de l'état des connaissances scientifiques et du contexte épidémiologique.
D’après les données disponibles, une réduction d’environ 80% du risque de progression vers une forme sévère de COVID-19 (hospitalisation > 24 heures ou décès) a été observée après administration de Xevudy®.
Une efficacité sur Omicron ?
Xevudy® est un anticorps monoclonal entièrement d’origine humaine qui a une double action :
Une action neutralisante, en empêchant le virus d’infecter de nouvelles cellules, Une action effectrice puissante, en éliminant les cellules déjà infectées.
Le mécanisme d’action de Xevudy® permet d’espérer le maintien de son efficacité sur les différents variants, y compris Omicron, alors que l’activité neutralisante des autres anticorps monoclonaux disponibles diminue, voire disparaît, contre ce nouveau variant. En effet, selon les données d’activité in vitro disponibles sur le variant Omicron :
Quand et comment doit-il être administré ?
Il est recommandé d’administrer Xevudy® dans les 5 jours suivant l'apparition des symptômes, par voie intraveineuse, dans un établissement de santé dans lequel les patients peuvent être surveillés durant l’administration et pendant au moins 1 heure après l'administration.
La HAS recommande que des essais cliniques sur ce traitement en association avec d’autres puissent être prochainement mis en place et souhaite que les anticorps monoclonaux deviennent accessibles en ville.