Un microbiome et un métabolome spécifiques chez les patients coronariens

Rédigé le Mercredi 2 Mars 2022 à 10:52 |



À retenir
Une étude israélienne multi-omique montre une signature métabolomique et microbiotique particulière chez 199 patients atteints de syndrome coronarien aigu (SCA) par rapport à des patients contrôles, malgré des différences interindividuelles spécifiques à chacun. Un Clostridiaceae SGB 4712 apparaît statistiquement appauvri chez les patients atteints de SCA par rapport aux autres et était associée aux perturbations observées par métabolomique. Pourquoi est-ce important ?
Différents métabolites circulants issus du microbiote intestinal ont déjà été décrits comme associés aux maladies cardiovasculaires (MCV) comme le N-oxyde de triméthylamine, le sulfate d'indoxyle ou le p-crésol. Afin d’avoir une vision plus globale des éléments métaboliques et microbiotiques qui sont associés à la maladie coronarienne, des chercheurs ont utilisé des techniques multi-omiques.
Principaux résultats
Dans un premier temps, les chercheurs ont réalisé un séquençage métagénomique du microbiome intestinal, et une analyse métabolomique à partir d’échantillons sériques prélevés chez 199 patients atteints de SCA, Les données ont été comparées à celles de patients sans SCA qui avaient été recrutés par appariement sur l’âge, le sexe, l’IMC, le tabagisme et le statut diabétique. Ils ont ainsi pu décrire que le profil métabolomique des patients SCA était différent pour 48 métabolites. Ceux dont le taux était inférieur à celui des patients témoins semblaient plus volontiers liés à l’alimentation et au microbiome, tandis que ceux dont le taux était supérieur semblaient plus volontiers liés aux facteurs de risque traditionnels de MCV.
L’analyse du microbiote a mis en évidence 20 génomes dont l’abondance était significativement différente entre les patients SCA et les patients contrôles, parmi lesquels une espèce Clostridiaceae SGB 4712. Cette dernière était statistiquement appauvrie chez les patients atteints de SCA par rapport aux autres et était associée aux perturbations observées par métabolomique. Une analyse de validation a été menée à partir d’une cohorte indépendante, qui a montré que cette signature était spécifique des patients ayant une coronaropathie ischémique par rapport à des patients contrôles appariés, ou des patients appariés atteints de syndrome métabolique traités ou non traités.
Parallèlement, les chercheurs ont mis en évidence une variabilité individuelle parmi les patients SCA, suggérant des traits communs mais et des mécanismes métaboliques spécifiques au sein d’une même cohorte cliniquement homogène