Des chercheurs ont utilisé la cohorte prospective EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition) pour évaluer l ’ association entre produits terminaux de la glycation (AGE pour advanced glycation end-products ) apport é s via l ’ alimentation et le risque de développer un cancer du cô lon. De nombreuses études antérieures laissaient supposer que les produits terminaux de la glycation augmentaient le risque de cancer du côlon via la stimulation de l ’ inflammation, un dysfonctionnement métabolique et le stress oxydatif. Les conclusions de l’étude présent ée ici ne supportent pas ce constat. Les auteurs évoquent que bien que les trois principaux AGE aient ét é évalués, d ’ autres moins abondants induisent une réponse inflammatoire plus forte que ces derniers. Ils sugg è rent donc que les futures études intégrent également ces autres AGE pour évaluer plus globalement cette association.
C ’ est quoi les produits terminaux de la glycation ?
Il s ’ agit d ’ un large groupe de molécules produits à partir de la combinaison non enzymatique et irréversible entre des sucres, des proteines, des lipides et des acides nucléiques. Ces substances sont soit fabriquées directement par notre organisme, soit apportées par l ’ alimentation. L ’ alimentation occidentale est une source importante d ’ AGE. Ces derniers sont connus pour leurs propriét és pro-inflammatoires et pro-oxydantes au niveau du cô lon, favorisant les maladies inflammatoires des intestins.
M éthodologie
L ’ apport alimentaire des trois principaux produits terminaux de la glycation a ét é évalué : le N-carboxy-méthyllysine (CML), le N-carboxyethyllysine (CEL), et le N(5)hydro-5-methyl-4-imidazolone-2-yl)-ornithine (MG-H1). Les participants inclus sont ceux de l’é tude EPIC – plus d ’ un demi-million de participants recrutés à partir de 10 pays européens. Les aliments consommés par les participants ont ét é appari és à ceux d ’ une base de données alimentaires indiquant la proportion en AGE de 190 aliments.
Principaux résultats
Au total, 450.111 participants (71% de femmes) ont ét é suivis sur une durée m é diane de 13 ann ées. Sur l ’ ensemble de la cohorte, 6.162 cas de cancer du cô lon ont ét é identifié s.
Apr è s ajustements, une relation inverse a ét é mise en évidence entre les plus forts apports en produits terminaux de la glycation (versus les plus faibles apports) et le risque de cancer colorectal pour deux des produits terminaux étudi és (valeur à la limite de la significativité) et non significatif pour le dernier. Aucune différence n ’ a ét é mise en évidence en fonction du sexe ou de la localisation de la tumeur. Ces conclusions ne supportent pas l ’ hypoth è se initiale des chercheurs, et nécessitent de nouvelles études, notamment pour différencier les rô les des AGEs et de leurs précurseurs sur le développement du cancer colorectal, en fonction de leur origine.