Trouver des modalités pragmatiques à l’exercice
Dans la prise en charge de la maladie artérielle périphérique (MAP), la prescription d’exercices supervisés est recommandée, mais reste sous-utilisée pour des questions de coûts et d’accessibilité à ces séances organisées, ainsi que pour des questions de temps et de motivation des patients. L’une des alternatives à ces exercices pourrait être le recours à un programme d’exercice à domicile structuré, associé à un appareil de monitorage d’activité. Son intérêt a été décrit à court terme, mais les auteurs estiment qu’à plus long terme, son bénéfice pourrait être identique ou supérieur aux exercices supervisés de référence. C’était l’objectif de cette étude menée sur 3 mois, que les participants pouvaient poursuivre 15 mois supplémentaires s’ils le souhaitaient.
Trois mois élargis à un suivi à 15 mois pour les volontaires
Les participants qui ont été inclus devaient présenter un diagnostic de MAP et présenter des symptômes (douleurs aux jambes confirmées par des exercices sur tapis roulant), associés à un indice de pression systolique (IPS) cheville/humérus ≤0,902 au repos ou ≤0,73 après l’exercice. Ces patients ont été randomisés (1:1:1) entre trois groupes : le groupe d’exercices supervisés avec monitorage d’activité devait marcher sur un tapis roulant jusqu’à douleur de claudication légère à modérée 3 jours par semaine, avec une durée progressant de 15 à 40 minutes ; le groupe d’exercice à domicile incluait la marche jusqu’à apparition de la douleur de claudication légère à modérée, avec une surveillance similaire. Un entraînement léger de résistance, sans marche, a été effectué dans le groupe contrôle, avec des conseils de marche sans supervision. Dans les trois groupes, l’activité devait être maintenue 3 mois, suivis d’une possibilité de continuer les exercices à domicile sur 15 mois. Différents critères principaux et secondaires ont été suivis aux deux temps de l’étude.
Les exercices de marche supérieurs aux exercices en résistance
Un total de 180 participants (âge moyen 64-66 ans, 50-56% de femmes, indice de masse corporelle (IMC) 27,1-31,1 km/m²) ont été recrutés et répartis entre les trois groupes, parmi lesquels 156 ont terminé le suivi à 3 mois, 72 ont accepté de continuer jusqu’au 18e mois de l’étude. Le nombre de pas réalisés au cours des exercices était comparable entre les groupes, même si ceux qui avaient été alloués aux exercices initiaux supervisés avaient suivi plus de sessions d’exercice mais avaient marché 12 minutes de moins par session en moyenne.
À 3 mois, le temps avant claudication et celui avant apparition de la douleur maximale ont significativement augmenté dans les groupes supervisés, tandis que les performances du groupe témoin n’était pas différentes : à 18 mois, la même observation était faite pour le groupe encadré (respectivement 343 secondes et 343 secondes vs inclusion, p<0,001) et celui à domicile (respectivement 272 secondes et 336 secondes vs inclusion, p<0,001). Parallèlement, la distance de marche à 6 minutes était supérieure au 18e mois vs l’inclusion (+62 et +80 mètres respectivement, contre +2 mètres pour le groupe contrôle). Enfin, le temps jusqu’à la saturation minimale en StO2 dans le mollet a été amélioré de façon comparable dans les deux groupes expérimentaux à 3 et 18 mois, au contraire du groupe de référence.