Le déficit en vitamine D est un facteur de risque de COVID sévère

Rédigé le Mercredi 23 Février 2022 à 11:12 |



Les personnes avec un déficit en vitamine D sont plus susceptibles de faire un Covid-19 sévère ou d’être hospitalisés en soins critiques, selon une nouvelle étude publiée dans le journal Plos One[1].
Cette étude se fonde sur des données issues des deux premières vagues israéliennes de coronavirus avant que les vaccins ne soient largement disponibles. Les scientifiques insistent sur le fait que la supplémentation vitaminique n’est pas un substitut à la vaccination mais peut aider l’immunité naturelle.
« Nous avons trouvé remarquable et particulièrement frappant de voir la différence de risque de développer une forme sévère en cas de carence en vitamine D », a indiqué le Dr Amiel Dror, principal auteur et médecin au Galilee Medical Center, au Times of Israel. Cette observation n’est pas totalement nouvelle et a fait l’objet d’études, notamment en France, conduisant même à une tribune incitant à la supplémentation.
Bien que l’étude ait été menée avant l’arrivée du variant Omicron, a-t-il affirmé, le coronavirus n’a pas suffisamment changé pour annuler l’effet de la vitamine D.
Ce que nous observons, c’est la capacité de la vitamine D à renforcer le système immunitaire contre les agents viraux qui ciblent le système respiratoire, explique-t-il. « Cela vaut pour Omicron comme pour les variants apparus antérieurement ».
L’équipe de chercheurs a analysé les taux de vitamine D chez plus de 250 patients hospitalisés au Galilee Medical center et testés positifs au Covid entre avril 2020 et février 2021. Les tests ont été effectués avant l’hospitalisation sous la forme d’examens sanguins de routine ou d’une recherche d’un déficit en vitamine D, entre 14 et 730 jours avant le test PCR positif.
Les patients avec un déficit en vitamine D étaient 14 fois plus susceptibles de faire un Covid sévère ou d’être hospitalisés en soins critiques. De plus, le taux de mortalité de ceux qui présentaient des taux de vitamine D insuffisants était de 25,6%, contre 2,3% chez ceux qui avaient des taux dans la norme.
Les différences persistaient après ajustement sur l’âge des patients, le genre, et les antécédents de maladies chroniques.
Les autorités de santé de différents pays ont recommandé des supplémentations en vitamine D pendant la pandémie, même si les données étaient parcellaires, rapporte The Times of Israel. Aussi, des études récentes ont pointé les liens entre déficit en vitamine D, Covid sévère et hospitalisations, même si les chercheurs se sont en premier lieu demandés si ce n’était pas le Covid qui était à l’origine de ce déficit.
« Nous avons analysé toute une palette de durées et trouvé que dans un délai de 2 ans avant l’infection, la corrélation entre vitamine D et sévérité de la maladie était très forte », a expliqué le Dr Dror à The Times of Israel. « Cela renforce l’idée d’instaurer une supplémentation en vitamine D pendant la pandémie, qui en quantités sensiblement identiques à celles recommandées, n’a aucun effet indésirable ».
Rappelons que dans une tribune publiée dans La Revue du Praticien  le 8 janvier 2021, 73 experts francophones et six sociétés savantes françaises*, insistaient sur l’importance particulière d’assurer « un statut satisfaisant en vitamine D dans la population générale », dans le contexte du Covid-19.
« En l’absence de traitement curatif efficace et accessible à ce jour contre la Covid-19, recourir à des molécules déjà existantes pourrait aider à contrôler la pandémie ». Or, « le rôle bénéfique potentiel de la vitamine D est discuté dans de nombreuses publications », soulignaient les signataires du texte dont le Pr Cédric Annweiler (CHU d’Angers), auteur de plusieurs études sur le sujet.
*Avec le soutien de l’Association française de lutte antirhumatismale (AFLAR), de la Société française d’endocrinologie (SFE), de la Société française de gériatrie et gérontologie (SFGG), de la Société française de pédiatrie (SFP), de la Société française d’endocrinologie et diabétologie pédiatrique (SFEDP), et de la Société francophone de néphrologie dialyse et transplantation (SFNDT).