Contexte
Autrefois, le cancer du poumon était le troisième cancer le plus fréquent dans toutes les tranches d’âge de personnes vivant avec le virus de l’immunodéficience humaine (VIH). Les deux cancers les plus fréquents, appelés « cancers classant-SIDA », étaient le lymphome non hodgkinien et le sarcome de Kaposi.
À retenir
Chez les personnes plus âgées (60 ans et plus) vivant avec le VIH, le cancer du poumon est désormais le cancer le plus fréquent, devant le sarcome de Kaposi et le lymphome non hodgkinien, d’après une nouvelle analyse des tendances en matière de cancer du poumon aux États-Unis. Le cancer du poumon reste le troisième cancer le plus fréquent chez les personnes plus jeunes (de 20 à 49 ans) vivant avec le VIH.
Pourquoi est-ce important ?
Le pourcentage de personnes plus âgées vivant avec le VIH devrait doubler d’ici 2030 grâce à la démocratisation des traitements antirétroviraux. Les prestataires de soins en médecine générale doivent se concentrer sur la prévention du tabagisme et le dépistage du cancer du poumon au sein de cette tranche d’âge. On pense que la fréquence du cancer du poumon chez les personnes vivant avec le VIH s’explique par l’immunosuppression combinée à un taux élevé de tabagisme.
Méthodologie
Une étude populationnelle basée sur la mise en relation avec des registres a été menée à partir de données couvrant la période 2001–2016. Les données proviennent de l’étude sur le lien entre le VIH/SIDA et le cancer, qui a relié les données sur le VIH à celles des registres du cancer dans 13 régions des États-Unis. Financement : Programme de recherche intra-muros de l’Institut national américain du cancer (National Cancer Institute).
Principaux résultats
À partir de 2011, l’incidence cumulée à 5 ans de cancer du poumon chez les personnes plus âgées vivant avec le VIH (âgées de 60 ans et plus) était de 1,36 %, ce qui était supérieur à l’incidence du sarcome de Kaposi (0,12 %) et du lymphome non hodgkinien (0,45 %). Chez les jeunes vivant avec le VIH (âgés de 20 à 39 ans), le cancer du poumon est resté le troisième cancer le plus fréquent (incidence cumulée à 5 ans de 0,02 %), derrière le lymphome non hodgkinien et le sarcome de Kaposi, dont l’incidence était de 0,45 % pour chacun d’eux. Chez les personnes de 40 à 49 ans vivant avec le VIH, le cancer du poumon est également resté le troisième cancer le plus fréquent, avec une incidence cumulée à 5 ans de 0,22 %. Le deuxième était le sarcome de Kaposi (0,27 %) et le premier le lymphome non hodgkinien (0,59 %). Entre 2001 et 2016, le risque de cancer du poumon a augmenté avec l’âge. Comparativement aux personnes âgées de 50 à 59 ans (groupe de référence), celles âgées de 20 à 39 ans présentaient le risque relatif le plus faible (0,05 ; intervalle de confiance [IC] à 95 % : 0,04–0,07), tandis que celles âgées de 70 à 89 ans présentaient le risque relatif le plus élevé (3,04 ; IC à 95 % : 2,64–3,49). Entre 2001 et 2016, le risque de cancer du poumon est resté similaire entre les personnes d’origine ethnique noire et blanche vivant avec le VIH. Il était cependant plus faible chez les personnes d’origine ethnique hispanique, qui présentaient un risque relatif de 0,46 (IC à 95 % : 0,41–0,52) au cours de cette période, comparativement aux personnes d’origine ethnique blanche (groupe de référence).