L’EMA recommande l’autorisation d’une nouvelle immunothérapie dans le cadre d’un mélanome uvéal rare

Rédigé le Samedi 5 Mars 2022 à 12:32 |



À retenir 

Le Comité des médicaments à usage humain (Committee for Medicinal Products for Human Use, CHMP) de l’Agence européenne des médicaments (European Medicines Agency, EMA) a recommandé d’accorder une autorisation de mise sur le marché au tébentafusp, un nouvel agent d’immunothérapie, pour le traitement de première intention des patients atteints d’un mélanome uvéal de génotype HLA-A*02:01. 

Pourquoi est-ce important ? 

Le mélanome uvéal métastatique est une tumeur maligne intraoculaire rare, mais agressive, qui est associée à un pronostic particulièrement défavorable et est réfractaire à la plupart des traitements. 

Le tébentafusp est le premier médicament de sa catégorie : une nouvelle immunothérapie bispécifique aux récepteurs des lymphocytes T qui reconnaît spécifiquement un peptide dérivé de gp100 sur l’allèle HLA-A*02:01. 

Points clés 

La recommandation du CHMP s’appuie sur les données d’un essai pivot randomisé de phase III (IMCgp100-202), qui a inclus 378 patients non préalablement traités atteints d’un mélanome uvéal métastatique de génotype HLA-A*02:01. 

Les patients ont été affectés de manière aléatoire pour recevoir du tébentafusp (n = 252) ou, à la discrétion de l’investigateur (n = 126), du pembrolizumab, de l’ipilimumab ou de la dacarbazine. 

Dans la population en intention de traiter, un bénéfice significatif de survie globale (SG) a été observé en faveur du tébentafusp, comparativement au traitement à la discrétion de l’investigateur (21,7 mois contre 16,0 mois ; rapport de risque [RR] : 0,51 ; intervalle de confiance [IC] à 95 % : 0,37–0,71 ; P < 0,0001). 

Le bras tébentafusp présentait également une amélioration de la survie sans progression (SSP), comparativement au bras traitement à la discrétion de l’investigateur (3,3 mois contre 2,9 mois ; RR : 0,73 ; IC à 95 % : 0,58–0,94 ; P = 0,0139). 

Les effets secondaires les plus fréquents dans le groupe tébentafusp étaient des événements médiés par les cytokines et liés à la peau. Seuls 2 % des patients ont interrompu le traitement en raison d’événements indésirables liés au traitement. 

Aucun décès lié au traitement n’est survenu au cours de l’essai. 

Un syndrome de libération des cytokines (SLC) de grade 3 est survenu chez moins de 1 % des patients, et il a généralement été bien pris en charge. 

Aucun SLC de grade 4 n’a été rapporté. 

Suite à l’avis favorable du CHMP, la Commission européenne va examiner de manière plus approfondie la possibilité d’une autorisation de mise sur le marché au sein de l’Union européenne.