À retenir Le choix de la méthode (directe ou non) d’évaluation de l’exposition professionnelle aux pesticides n’a pas d’impact significatif sur le risque évalué de cancer de la prostate, de lymphome non Hodgkinien ou de maladie de Parkinson. En revanche, la zone géographique où l’étude est menée, l’année de publication et la conception de l’étude sont des éléments à considérer pour comparer des données entre elles. Pourquoi est-ce important ?
L’évaluation rétrospective de l’exposition professionnelle aux pesticides est un véritable défi pour les chercheurs qui mènent des études épidémiologiques sur l’impact de ces expositions sur des maladies chroniques. Si la biosurveillance est la méthode la plus spécifique, elle se confronte à la problématique des demi-vies courtes de nombreux pesticides. De fait, les corrélations avec les expositions passées sont peu pertinentes en dehors des pesticides persistants (ex. organochlorés). Les méthodes indirectes telles que l’évaluation du poste professionnel occupé, l’autodéclaration des travailleurs ou les matrices d’exposition en fonction de l’emploi sont donc fréquemment utilisées dans les études épidémiologiques sur le sujet. Alors que des études antérieures avaient suggéré que le choix de la méthode préjugeant de l’exposition impactait les estimations, il était intéressant de l’évaluer.
Méthodologie
Cette étude a évalué comment la méthode d’évaluation de l’exposition aux pesticides influençait les estimations du risque de maladie chronique en lien avec ces expositions. Ainsi, le rapport de risque a été comparé via trois méta-analyses pour le cancer de la prostate, le lymphome non hodgkinien et la maladie de Parkinson.
Les méthodes d’évaluation du risque qui ont été comparées étaient les suivantes : l’évaluation de l’exposition au niveau d’un groupe (par exemple sur la base d’un type de métier), l’exposition autodéclarée, l’évaluation d’experts (par exemple l’utilisation de matrices emploi-exposition) et la biosurveillance (méthode jugée comme étant la plus spécifique basée sur l’analyse de biomarqueurs ou de métabolites présents dans le sang, l’urine, la peau ou les muqueuses). Le ratio de risque a aussi tenu compte du type d’étude, de la période de l’année de publication et du lieu géographique où a été menée l’étude.
Principaux résultats
Les analyses ont montré que la méthode d’évaluation de l’exposition aux pesticides n’influençait pas de manière significative le risque de maladies chroniques parmi celles évaluées (cancer de la prostate, lymphome non hodgkinien et maladie de Parkinson). Certes certaines différences ont été soulignées : le ratio de risque était globalement significativement plus élevé dans les études cas-témoins que dans les études de cohortes prospectives ; les études ayant évalué le risque de développer un cancer de la prostate en lien avec l’exposition aux pesticides montraient un risque plus élevé sur les études menées en Amériques du Nord qu’en Europe et le ratio de risque concernant le lymphome non Hodgkinien était significativement différent entre les études publiées avant ou après 2006.
Les auteurs ont conclu qu’au regard des résultats de leur étude, lors d’analyses de revues de la littérature, il semblait plus pertinent de tenir compte de la conception de l’étude, de l’année de publication et de la zone géographique où était menée l’étude que de la méthode d’évaluation choisie pour mesurer l’exposition professionnelle aux pesticides.
L’évaluation rétrospective de l’exposition professionnelle aux pesticides est un véritable défi pour les chercheurs qui mènent des études épidémiologiques sur l’impact de ces expositions sur des maladies chroniques. Si la biosurveillance est la méthode la plus spécifique, elle se confronte à la problématique des demi-vies courtes de nombreux pesticides. De fait, les corrélations avec les expositions passées sont peu pertinentes en dehors des pesticides persistants (ex. organochlorés). Les méthodes indirectes telles que l’évaluation du poste professionnel occupé, l’autodéclaration des travailleurs ou les matrices d’exposition en fonction de l’emploi sont donc fréquemment utilisées dans les études épidémiologiques sur le sujet. Alors que des études antérieures avaient suggéré que le choix de la méthode préjugeant de l’exposition impactait les estimations, il était intéressant de l’évaluer.
Méthodologie
Cette étude a évalué comment la méthode d’évaluation de l’exposition aux pesticides influençait les estimations du risque de maladie chronique en lien avec ces expositions. Ainsi, le rapport de risque a été comparé via trois méta-analyses pour le cancer de la prostate, le lymphome non hodgkinien et la maladie de Parkinson.
Les méthodes d’évaluation du risque qui ont été comparées étaient les suivantes : l’évaluation de l’exposition au niveau d’un groupe (par exemple sur la base d’un type de métier), l’exposition autodéclarée, l’évaluation d’experts (par exemple l’utilisation de matrices emploi-exposition) et la biosurveillance (méthode jugée comme étant la plus spécifique basée sur l’analyse de biomarqueurs ou de métabolites présents dans le sang, l’urine, la peau ou les muqueuses). Le ratio de risque a aussi tenu compte du type d’étude, de la période de l’année de publication et du lieu géographique où a été menée l’étude.
Principaux résultats
Les analyses ont montré que la méthode d’évaluation de l’exposition aux pesticides n’influençait pas de manière significative le risque de maladies chroniques parmi celles évaluées (cancer de la prostate, lymphome non hodgkinien et maladie de Parkinson). Certes certaines différences ont été soulignées : le ratio de risque était globalement significativement plus élevé dans les études cas-témoins que dans les études de cohortes prospectives ; les études ayant évalué le risque de développer un cancer de la prostate en lien avec l’exposition aux pesticides montraient un risque plus élevé sur les études menées en Amériques du Nord qu’en Europe et le ratio de risque concernant le lymphome non Hodgkinien était significativement différent entre les études publiées avant ou après 2006.
Les auteurs ont conclu qu’au regard des résultats de leur étude, lors d’analyses de revues de la littérature, il semblait plus pertinent de tenir compte de la conception de l’étude, de l’année de publication et de la zone géographique où était menée l’étude que de la méthode d’évaluation choisie pour mesurer l’exposition professionnelle aux pesticides.