À retenir Une étude française a exploré la relation entre les apports en nitrites et nitrates (toutes sources confondues) et le risque de cancer. Les analyses menées sur plus de 100.000 individus montrent une augmentation de près de 25% du risque de cancer du sein chez les gros consommateurs de produits contenant des nitrates dans l’alimentation, et de près de 60% du risque de cancer de la prostate chez les gros consommateurs de produits alimentaires contenant des nitrites. Aucune association n’a été mise en évidence sur l’exposition à des sources naturelles de nitrites et nitrates. Pourquoi est-ce important ?
Naturellement présents dans l’eau et les sols, les nitrites et nitrates sont également des additifs alimentaires utilisés comme conservateurs des viandes transformées. Bien que ces données méritent d’être confirmées par d’autres études prospectives de grande envergure, elles contribuent à apporter de nouveaux éléments dans un débat animé sur l’interdiction de leur utilisation au nom du principe de précaution. D’ailleurs, plusieurs autorités de santé publique internationales recommandent déjà de limiter la consommation d’aliments contenant des additifs controversés.
Méthodologie
Cette étude a inclus des adultes de la cohorte NutriNet-Sante initiée en 2009 et toujours en cours (suivi médian 6,7 ans).
L’exposition aux nitrites/nitrates a été analysée à partir de la consommation sur 24h des participants qui elle-même a été reliée à une base de données de la composition des aliments en fonction du nom commercial et de la marque du produit industriel considéré.
Principaux résultats
Sur les 101.056 adultes inclus, 78,5% étaient des femmes et l’âge moyen à l’inclusion était de 42,3 ans. Le nombre moyen d’enregistrement de la consommation sur les dernières 24h était de 5,5 par individu.
Sur l’ensemble de la cohorte, 3.311 cas incidents de cancer ont été diagnostiqués au cours du suivi. Par rapport à ceux qui ne consommaient pas d’aliments contenant des nitrates sous forme d’additifs alimentaires, les plus grands consommateurs de produits en contenant avaient 24% de risque supplémentaire de développer un cancer du sein - en particulier avant la ménopause - (hazard ratio (HR) 1,24 [1,03-1,48], p=0,02), notamment lorsqu’il s’agissait d’une exposition au nitrate de potassium.
Le risque de cancer de la prostate était augmenté de 58% (HR 1,58 [1,14-2,18], p=0,008), et cette fois-ci en particulier pour une exposition au nitrite de sodium.
Le risque de développer un cancer colorectal n’était pas significativement augmenté par ces deux familles d’additifs. Les auteurs font l’hypothèse d’un manque de puissance statistique pour ces dernières analyses.
Enfin, aucune association entre la consommation de nitrites ou de nitrates issus de sources naturelles et le développement d’un cancer n’a été mise en évidence.
Les auteurs évoquent que ces conservateurs conduiraient à la formation de composés N-Nitrosés (CNO), substances potentiellement cancérigènes pour l’homme.
Naturellement présents dans l’eau et les sols, les nitrites et nitrates sont également des additifs alimentaires utilisés comme conservateurs des viandes transformées. Bien que ces données méritent d’être confirmées par d’autres études prospectives de grande envergure, elles contribuent à apporter de nouveaux éléments dans un débat animé sur l’interdiction de leur utilisation au nom du principe de précaution. D’ailleurs, plusieurs autorités de santé publique internationales recommandent déjà de limiter la consommation d’aliments contenant des additifs controversés.
Méthodologie
Cette étude a inclus des adultes de la cohorte NutriNet-Sante initiée en 2009 et toujours en cours (suivi médian 6,7 ans).
L’exposition aux nitrites/nitrates a été analysée à partir de la consommation sur 24h des participants qui elle-même a été reliée à une base de données de la composition des aliments en fonction du nom commercial et de la marque du produit industriel considéré.
Principaux résultats
Sur les 101.056 adultes inclus, 78,5% étaient des femmes et l’âge moyen à l’inclusion était de 42,3 ans. Le nombre moyen d’enregistrement de la consommation sur les dernières 24h était de 5,5 par individu.
Sur l’ensemble de la cohorte, 3.311 cas incidents de cancer ont été diagnostiqués au cours du suivi. Par rapport à ceux qui ne consommaient pas d’aliments contenant des nitrates sous forme d’additifs alimentaires, les plus grands consommateurs de produits en contenant avaient 24% de risque supplémentaire de développer un cancer du sein - en particulier avant la ménopause - (hazard ratio (HR) 1,24 [1,03-1,48], p=0,02), notamment lorsqu’il s’agissait d’une exposition au nitrate de potassium.
Le risque de cancer de la prostate était augmenté de 58% (HR 1,58 [1,14-2,18], p=0,008), et cette fois-ci en particulier pour une exposition au nitrite de sodium.
Le risque de développer un cancer colorectal n’était pas significativement augmenté par ces deux familles d’additifs. Les auteurs font l’hypothèse d’un manque de puissance statistique pour ces dernières analyses.
Enfin, aucune association entre la consommation de nitrites ou de nitrates issus de sources naturelles et le développement d’un cancer n’a été mise en évidence.
Les auteurs évoquent que ces conservateurs conduiraient à la formation de composés N-Nitrosés (CNO), substances potentiellement cancérigènes pour l’homme.