Chirurgie d’affirmation de genre : le bien-être sexuel est-il mesuré ?

À retenir

Un groupe d’experts a souhaité examiner les données de la littérature actuellement disponibles évaluant l’impact de différentes chirurgies d’affirmation de genre (CAG) sur le bien-être sexuel des personnes transgenres en quête de traitement. À partir de ces éléments, ils ont émis certaines recommandations pour la pratique clinique au nom de la Société européenne de médecine sexuelle. Ils soulignent également que les données encore limitées pour certaines chirurgies ne permettent pas de proposer des recommandations sur chacune des options chirurgicales. Et rappellent que le choix de la CAG dépend des souhaits de l’individu, ainsi que de son anatomie, de son état de santé et des compétences du chirurgien.

Pourquoi est-ce important ?

Le comportement sexuel humain est un phénomène complexe associant facteurs biologiques, psychologiques et sociaux. Le parcours des personnes transgenres n’est ni linéaire, ni unique. L’hormonothérapie et la chirurgie d’affirmation de genre sont des traitements essentiels pour certaines personnes qui souhaitent aligner leur corps à leur identité de genre. Mais le traitement hormonal et/ou chirurgical n’est pas ressenti comme une nécessité pour tous. Les études sur le bien-être sexuel des personnes transgenres sont encore rares et portent sur des populations restreintes, d’où l’intérêt de cette prise de position qui fait le point sur l’état actuel des connaissances.

Précautions générales

Trois précautions générales ont été émises par le groupe de travail, à destination du chirurgien spécialiste du genre :

Celui-ci doit être conscient des effets du tabagisme et de l’IMC lorsqu’une CAG génitale est envisagée (niveau I, grade A) ; Avant d’envisager la CAG, il devrait engager une décision partagée et conseiller le sujet sur la gestion de ses attentes, y compris sexuelles (niveau II, grade D) ; Il est conseillé au chirurgien spécialiste du genre de collaborer - s’ils sont disponibles - avec des sexologues et des physiothérapeutes du plancher pelvien, formés aux soins liés aux personnes transgenres (niveau IV, grade D).

Perception globale des patients

Les données disponibles soulignent que la plupart des individus sont satisfaits après CAG. Certains évoquent des points de satisfaction portant notamment sur l’initiation ou le maintien de relations intimes, la possibilité d’avoir des relations pénétrantes, l’atteinte de l’orgasme, l’affirmation de l’identité grâce à la chirurgie, etc. D’autres évoquent cependant des déceptions en particulier une baisse de libido, l’absence de partenaires ou d’organes génitaux fonctionnels.

Deux autres articles font plus particulièrement le focus sur l’état des connaissances actuelles et les recommandations émises par ce groupe d’experts au sujet des CAG de féminisation d’une part et de masculinisation d’autre part.