Carcinosarcomes utérins et ovariens : nouvelles données françaises de vraie vie

Rédigé le Jeudi 24 Février 2022 à 12:50 |



À retenir Dans le cadre du réseau prospectif des tumeurs gynécologiques malignes rares, une équipe de chercheurs a tenté de mieux définir les carcinosarcomes gynécologiques et leurs traitements en vie réelle. Les analyses suggèrent un bénéfice sur les atteintes utérines, de la chimiothérapie adjuvante, en particulier les stratégies multimodales à tous les stades de la maladie, y compris au stade précoce IA. Pourquoi est-ce important ? Les carcinomes gynécologiques sont des maladies rares, agressives et au pronostic sombre. La rareté de ces tumeurs explique le manque de données robustes et spécifiques les concernant. D’où l’intérêt de ces travaux. Méthodologie Une équipe de chercheurs a mené une étude de cohorte multicentrique à partir des données du réseau national français des tumeurs malignes gynécologiques rares (TMGR) dans le but d’explorer le devenir de ces patientes et d’évaluer l’efficacité des traitements en vie réelle. Principaux résultats Les données de tous les carcinosarcomes diagnostiqués entre 2011 et 2018 au sein de 12 centres participants, ont été incluses dans les analyses, soient 425 cas (313 carcinosarcomes utérins et 112 ovariens, âge moyen au diagnostic 69 ans). Au moment du diagnostic, l’immense majorité des femmes avaient déjà une tumeur ovarienne à un stade avancé (FIGO ≥III). Parallèlement, 54,5% et 45,4% de celles atteintes d’un carcinosarcome utérin étaient respectivement aux stades I/II et III/IV au moment du diagnostic. Le suivi moyen global était de 47,4 mois. Sur l’ensemble de la cohorte, 63% des femmes ont reçu une chimiothérapie adjuvante (carboplatine-paclitaxel pour 86% des cas). L’immense majorité des femmes ont été traitées par chirurgie (90,3%), et 63,3% ont reçu une chimiothérapie initiale : parmi elles, 92,8% avaient une atteinte ovarienne et 52,7% une atteinte utérine. La survie médiane globale était de 37,1 mois et 30,6 mois pour le carcinosarcome ovarien et utérin respectivement. Et la survie médiane sans progression était de 15,1 mois et 14,8 mois, respectivement.  Globalement, quel que soit le stade de la maladie, il n’y avait pas de différence significative en termes de survie sans progression entre les femmes traitées et non traitées avec atteinte utérine.