Cancer du sein : des chercheurs français font avancer la science !

Rédigé le Jeudi 14 Octobre 2021 à 15:28 |



Il était admis que des mutations de l’enveloppe nucléaire favorisaient le risque de dystrophie musculaire et l’accélération du vieillissement. 

Des chercheurs du CNRS, de l’Institut Curie et de l’Inserm viennent de mettre en évidence des conséquences liées à la rupture mécanique de l’enveloppe nucléaire. Ils ont montré qu’à l’intérieur du canal mammaire, l’encombrement cellulaire conduisait à une rupture mécanique de l’enveloppe nucléaire qui engendrait l’endommagement de l’ADN, la sénescence des cellules non transformées et la dissémination des cellules tumorales. Ainsi la tumeur in situ évolue vers un stade invasif. 

Pourquoi est-ce intéressant ?

Le noyau d’une cellule protège l’ADN et permet son fonctionnement optimal. La rupture du noyau suite à une compression cellulaire conduit l’ADN à être en contact avec une enzyme – TREX1 – qui l’altère, ce qui entraine un vieillissement accéléré des cellules saines et l’arrêt de leur division. TREX1 est utile pour détruire l’ADN des virus qui tentent d’infecter une cellule. 

Par ailleurs, dans une tumeur mammaire, TREX1 ne tue pas les cellules cancéreuses, mais les rend plus invasives. TREX1 est également impliquée dans l’immunité et la modulation de l’inflammation.

C’est ainsi que lorsqu’une tumeur grossit trop, ses cellules sont compressées, acquièrent la capacité de détruire leur environnement par un envahissement des tissus voisins. Le risque de métastase est aussi augmenté.

Quelles sont les perspectives liées à ces découvertes ?

Les chercheurs travaillent maintenant pour identifier et tester des molécules qui pourraient bloquer l’activité de TREX1. Compte tenu du fait que celle-ci a un rôle dans l’envahissement tumoral, mais également dans l’inflammation et l’immunité, ces thérapies pourraient bénéficier à plusieurs domaines médicaux.