COVID-19 long et atteintes cérébrales : l’imagerie par PET-Scan pourrait lever le doute

Rédigé le Mardi 19 Avril 2022 à 17:31 |



À retenir Une étude multicentrique s’est intéressée à l’hypométabolisme cérébral détecté par PET-Scan chez des patients ayant été infectés par le SARS-CoV-2 et suspectés de COVID long avec atteinte neurologique. Presque la moitié des sujets avaient des clichés anormaux, dont plus du quart avec des atteintes cérébrales sévères. Cet examen pourrait rassurer la moitié des patients pour lesquels une atteinte cérébrale est suspectée et permettre à l’autre moitié de bénéficier d’une prise en charge et d’une reconnaissance adéquate. Pourquoi est-ce important ?
Ces analyses soulignent que l’imagerie cérébrale peut venir compléter en pratique clinique l’examen des patients ayant reçu le diagnostic de COVID long avec atteintes neurologiques. Le modèle d’interprétation visuelle proposé est facilement applicable en pratique et discriminant, puisque les régions hypométaboliques ne sont pas celles touchées par d’autres troubles plus classiquement recherchés (maladie neurodégénératives, psychiatriques).
Méthodologie
Cette étude multicentrique rétrospective a évalué l’hypométabolisme cérébral à partir de clichés de PET scan au glucose et fluor-18 (18F-FDG) réalisés au sein de trois services de médecine nucléaire français (CHRU de Nancy, Hôpital de la Timone-APHM, Marseille et Hôpital Pitié-Salpêtrière-APHP, Paris). Les individus concernés avaient été infectés par le SARS-CoV-2 et étaient suspectés de COVID long avec atteintes cérébrales et adressés entre août 2021 et octobre 2021 à l’un de ces 3 centres. Les clichés étaient analysés et classés selon la même technique d’analyse d’interprétation visuelle. 
Principaux résultats
Au global, 143 patients (âge moyen 47,4 ans, dont 98 femmes) ont été inclus dans les analyses. En moyenne, les examens par PET scans ont été réalisés 10,9 mois après apparition des premiers symptômes. Sur la base de l’interprétation visuelle de médecins expérimentés, 53% des scans ont été interprétés comme normaux, 21% comme légèrement à modérément affectés et 26% comme sévèrement affectés, ce qui correspondait respectivement à aucune atteinte, une atteinte incomplète ou légère à modérée ou une atteinte sévère des bulbes olfactifs de la région fronto-basale et des régions cérébrales connectées (y compris les régions limbiques/paralimbiques, le tronc cérébral et le cervelet). 
Ainsi, presque la moitié des individus ayant une suspicion de COVID long de type neurologique avaient un hypométabolisme cérébral invitant à un suivi et à des soins médicaux adaptés.