À retenir Une étude de cohorte suggère que le premier confinement a conduit à une diminution du nombre de diagnostics pour cancer du pancréas en France. Les pertes de chances pour les patients sont également perceptibles par des pathologies diagnostiquées à un stade plus avancé et par la modification de la prise en charge thérapeutique. Les conséquences pronostiques ne sont pas encore connues à ce jour, mais sont suivies. Pourquoi est-ce important ?
La prise en charge des soins oncologiques a été particulièrement perturbée durant les premiers mois de la pandémie de COVID-19. Au cours de cette période des directives ont été émises, incitant au report de la chirurgie avec chimiothérapie d’attente pour les tumeurs résécables, ainsi que des ajustements des protocoles de chimiothérapie palliative et l’augmentation de la télémédecine. Ces adaptations ont pu avoir des conséquences délétères sur un cancer ayant un pronostic particulièrement sombre.
Méthodologie
Cette étude menée auprès de 13 centres de soins français a inclus 833 patients diagnostiqués pour cancer du pancréas entre le 1er septembre 2019 et le 31 octobre 2020. Les résultats recueillis ont été analysés en fonction de trois périodes : durant, avant et après le premier confinement (du 1er mars au 11 mai 2020).
Principaux résultats
Les deux tiers des patients (66,5%) ont été diagnostiqués à un stade avancé de la maladie (localement avancé pour 20,2% et métastatique pour 46,3%). Une chirurgie d’emblée a été proposée à 13,2% des patients nouvellement diagnostiqués, une chimiothérapie préopératoire à 23,0% et une chimiothérapie palliative à 54,6%. Le nombre hebdomadaire moyen de nouveaux cas de cancer du pancréas a diminué de 18,2% entre avant et durant le confinement passant de 13,2% à 10,8%, p=0,63. Pour les tumeurs résécables, le recours d’emblée à une chirurgie a diminué durant la période de confinement passant de 62,7% à 37,5%, p=0,037 et l’initiation d’une chimiothérapie néoadjuvante a été favorisée passant de 28,0% à 50,0%. Le traitement de première ligne des tumeurs borderlines - chimiothérapie d’induction - n’a pas été modifié.
Il n’y a pas eu de rebond du nombre de nouveaux cas hebdomadaires diagnostiqués après la période de confinement, les taux sont passés de 13,2% durant le confinement à 12,9% après (différence de -1,7%, p=0,97). En revanche, le nombre de tumeurs borderlines a augmenté de 13,6% à 21,7%. Le délai avant diagnostic et le délai avant traitement n’ont pas significativement varié entre ces différentes périodes. Le recours au protocole préopératoire FOLFIRINOXm a diminué passant de 84,9% à 69% (p=0,044). Sur l’ensemble des sujets évalués, 4,7% ont contracté la COVID-19 (n=39) et 12,8% d’entre eux sont décédés (n=5).
La prise en charge des soins oncologiques a été particulièrement perturbée durant les premiers mois de la pandémie de COVID-19. Au cours de cette période des directives ont été émises, incitant au report de la chirurgie avec chimiothérapie d’attente pour les tumeurs résécables, ainsi que des ajustements des protocoles de chimiothérapie palliative et l’augmentation de la télémédecine. Ces adaptations ont pu avoir des conséquences délétères sur un cancer ayant un pronostic particulièrement sombre.
Méthodologie
Cette étude menée auprès de 13 centres de soins français a inclus 833 patients diagnostiqués pour cancer du pancréas entre le 1er septembre 2019 et le 31 octobre 2020. Les résultats recueillis ont été analysés en fonction de trois périodes : durant, avant et après le premier confinement (du 1er mars au 11 mai 2020).
Principaux résultats
Les deux tiers des patients (66,5%) ont été diagnostiqués à un stade avancé de la maladie (localement avancé pour 20,2% et métastatique pour 46,3%). Une chirurgie d’emblée a été proposée à 13,2% des patients nouvellement diagnostiqués, une chimiothérapie préopératoire à 23,0% et une chimiothérapie palliative à 54,6%. Le nombre hebdomadaire moyen de nouveaux cas de cancer du pancréas a diminué de 18,2% entre avant et durant le confinement passant de 13,2% à 10,8%, p=0,63. Pour les tumeurs résécables, le recours d’emblée à une chirurgie a diminué durant la période de confinement passant de 62,7% à 37,5%, p=0,037 et l’initiation d’une chimiothérapie néoadjuvante a été favorisée passant de 28,0% à 50,0%. Le traitement de première ligne des tumeurs borderlines - chimiothérapie d’induction - n’a pas été modifié.
Il n’y a pas eu de rebond du nombre de nouveaux cas hebdomadaires diagnostiqués après la période de confinement, les taux sont passés de 13,2% durant le confinement à 12,9% après (différence de -1,7%, p=0,97). En revanche, le nombre de tumeurs borderlines a augmenté de 13,6% à 21,7%. Le délai avant diagnostic et le délai avant traitement n’ont pas significativement varié entre ces différentes périodes. Le recours au protocole préopératoire FOLFIRINOXm a diminué passant de 84,9% à 69% (p=0,044). Sur l’ensemble des sujets évalués, 4,7% ont contracté la COVID-19 (n=39) et 12,8% d’entre eux sont décédés (n=5).