COVID-19 Les points forts de la semaine autour du monde : Variant XE au Japon et en Espagne, révocation de l'état d'urgence au Brésil

Rédigé le Vendredi 22 Avril 2022 à 14:27 |



En raison de l'évolution rapide de la nature de la pandémie COVID-19, Medscape souhaite partager avec vous les articles les plus marquants et les plus pertinents sur le plan clinique de la semaine dernière.
Il s'agit d'un aperçu des meilleures pratiques émergentes au cours d'une pandémie qui évolue rapidement. Toutes les informations actuellement disponibles concernant COVID-19 sont susceptibles d'être modifiées à mesure que de nouveaux détails seront disponibles. Certaines des informations ci-dessous peuvent également être contredites par les autorités sanitaires locales ou mondiales.
AFRIQUE
Selon  l'OMS, la région africaine connaît la plus forte baisse des infections COVID-19 depuis le début de la pandémie. Au cours de la semaine du 10 avril, la région africaine a rapporté une diminution de 23,0 % du nombre de nouveaux cas et de 1,3 % du nombre de décès. Néanmoins, des pays comme le Cabo Verde, le Mali, le Mozambique, le Niger, l'Ouganda et la Zambie ont connu une augmentation de 20 % ou plus du nombre de cas hebdomadaires par rapport à la semaine précédente.
Une analyse de  l'OMS a révélé que jusqu'à 65 % des Africains ont été infectés par le SRAS-CoV-2. Les scientifiques ont détecté  les variants des sous-lignées BA.4 et BA.5 au Botswana et en Afrique du Sud. En ce qui concerne la vaccination, 20,62 % de la population a reçu au moins une dose, 15,85 % le schéma complet et 1,33 % a déjà reçu le rappel.
EUROPE
Au Royaume-Unile Premier ministre, Boris Johnson, et le Chancelier de l'Échiquier, Rishi Sunak, ont reçu une amende de 50 pounds (environ 60 euros) le 12 avril pour avoir enfreint les règles du confinement lié au COVID-19. L'épouse de M. Johnson, Carrie, a également été informée qu'elle allait recevoir une amende. Entre-temps, lors d'une visite virtuelle au Royal London Hospital le 6 avril, la Reine a partagé son expérience du COVID  en février dernier avec une patiente, indiquant que le virus l'avait laissée « très fatiguée et épuisée ».
Sur l’hôpital, les responsables de la santé ont accusé le gouvernement d'avoir laissé le NHS " à bout de souffle ", avec de nombreux patients sur listes d'attente depuis deux ans ou plus.
Concernant la vaccination, le Valneva a reçu l'approbation réglementaire  de la Medicines and Healthcare Products Regulatory Agency (MHRA), ce qui en fait le sixième vaccin COVID-19  à recevoir l'autorisation de la MHRA. La MHRA a également approuvé le vaccin Spikevax pour les enfants âgés de 6 à 11 ans en Angleterre, en Écosse et au Pays de Galles.
Selon un rapport de l'Office for National Statistics (ONS) portant sur la période du 10 janvier au 16 février 2022, au Royaume-Uni, les taux de décès liés au COVID-19 étaient plus élevés au sein des minorités ethniques, et notamment dans les communautés bangladaises et pakistanaises,
Au cours des sept derniers jours à compter du 19 avril, 184 761 personnes au Royaume-Uni ont été testées positives au COVID-19, soit une baisse de 31,3 % par rapport à la semaine précédente, selon les chiffres du gouvernement. Le 11 avril, 15 110 patients ont été admis à l'hôpital, soit une diminution de 8,5 % par rapport à la semaine précédente. Le nombre de décès dans les 28 jours suivant un test positif est passé à 1483 au cours des 7 derniers jours, soit une baisse de 3,3 % par rapport à la semaine précédente.
L’étude de cohorte française ComPaRe Covid long  publiée dans Nature Communications apporte de éclaircissements sur l’évolution des symptômes persistants de COVID à un an. Douze mois après le début des symptômes, 84,9% des patients qui ont eu des symptômes persistants rapportent encore des symptômes de COVID long. Certains des symptômes disparaissent, d’autres persistent alors que de nouveaux peuvent apparaitre.
Concernant la tendance épidémique, elle poursuit sa baisse (incidence 1208/100 000). Le 17 avril, selon les données du gouvernement, le nombre de cas était de 111 803 (-14% en une semaine). Au 20 avril, le nombre moyen de nouvelles hospitalisations quotidiennes était de 1437 (-15,87% en 7 jours) et le nombre moyen de nouvelles entrées en soins critiques était de 142 (-3,4% en 7 jours).
Alors que le second tour de l’élection présidentielle se tient dimanche, les questions liées à la crise COVID, aux difficultés de l’hôpital public et à l’accès aux soins n’ont que peu été abordées lors du débat entre les deux candidats Emmanuel Macron and Marine Le Pen (un peu plus de 10 minutes) mercredi 20 avril.
En Allemagne, le ministre fédéral de la santé Karl Lauterbach (SPD) a essuyé de vives critiques pour avoir mis en garde  cette semaine contre l’apparition éventuelle d’un variant plus mortel du coronavirus  qui serait aussi contagieux qu’Omicron et aussi dangereux que Delta. Le virologue Hendrik Streeck a appelé à relativiser et souligné que l'Allemagne avait un taux de vaccination élevé, sans compter la large immunité acquise suite à l’exposition au virus.
La majorité des Allemands reste en faveur du masque à l'intérieur - malgré la levée de l’obligation du port du masque. C'est le résultat d'une enquête menée par l'institut d'études d'opinion YouGov pour le compte de la Deutsche Presse-Agentur. Selon l'enquête, 58 % portent encore un masque dans les magasins, 19 % s'en passent, 23 % le portent « de temps en temps ».
Depuis le 3 avril, dans la quasi-totalité du pays, le port du masque n'est plus obligatoire que dans les cabinets médicaux, les maisons de retraite, les cliniques, les bus, les avions et les trains, ainsi que pour les examens scolaires.
L'Institut Robert Koch (RKI) a chiffré mercredi matin (20 avril) à 688,3 le nombre de nouvelles infections par semaine en Allemagne pour 100 000 habitants. À titre de comparaison, le jour précédent, le chiffre était de 669,9. Il y a une semaine, l'incidence nationale était de 1044,7 (mois précédent : 1708,7). Toutefois, les experts supposent depuis un certain temps qu'il existe un nombre élevé de cas non enregistrés.
L'Autriche a encore assoupli ses mesures de protection contre le COVID-19. Depuis samedi (16 avril), il n'y a plus d'obligation de porter un masque à l'intérieur. Cependant, les masques FFP2 doivent toujours être portés dans les épiceries, les transports publics, les bureaux, les banques, les hôpitaux et les maisons de retraite. L'incidence du COVID sur sept jours est inférieure à 900 cas pour 100 000 habitants.
Au Portugal, la Direction générale de la santé (DGS) a défini de nouvelles règles pour le port des masques, plus souples. Toutefois, au retour des vacances scolaires, les élèves, les enseignants et le personnel devront continuer à en porter.
Le pays compte en moyenne 995 nouveaux cas quotidiens par 100 000 d'habitants, ce qui est supérieur à la moyenne européenne (818) et à la moyenne mondiale (110), selon les données publiées ce lundi 18 avril par le moniteur OurWorldinData.
Selon le dernier rapport de suivi de la situation épidémiologique de la DGS, publié le 13 avril, la mortalité spécifique par COVID-19 dans le pays était de 28,8 décès en 14 jours par million d'habitants, restant stable.
Le taux de transmission a une valeur inférieure à 1 dans tout le pays (0,94 sauf la région Nord (1,00) et la zone des Açores (1,02), soit une tendance à la baisse.
Le nombre de personnes COVID hospitalisées dans des unités de soins intensifs (USI) sur le continent est stable. La lignée BA.2 du variant Omicron est dominant au Portugal (94 % au 11 avril 2022).
En Espagne, le ministère de la santé, ainsi que les autorités régionales, ont approuvé  mardi 19 avril le décret royal en vertu duquel, à compter du 20 avril, le masque ne sera plus obligatoire sauf dans les transports publics et les hôpitaux. Certaines sociétés médicales ont exprimé  leur inquiétude face à un abandon jugé trop précoce de cette mesure barrière.
Mardi 19 avril, le ministère de la Santé a signalé  74 679 nouveaux cas au cours des 7 derniers jours et une augmentation de l'incidence cumulée chez les personnes âgées de plus de 60 ans. Les hospitalisations conventionnelles et en soins intensifs sont en légère hausse. Le variant XE a été détecté en Espagne (moins de 2%).
ASIE
Lundi, Shanghai, en Chinea signalé les trois premiers décès liés à cette vague de COVID-19Sept autres décès  ont été signalés cette semaine, portant le nombre de décès officiels à 10. La ville reste sous un strict confinement depuis la fin du mois de mars. 
Le 11 avril, le Japon a signalé son premier cas de variant XE  du SRAS-CoV-2. Selon le ministère de la Santé, le variant a été détecté chez une femme qui s'est rendue à Tokyo en provenance des États-Unis le 26 mars.
L'Inde a élargi son programme de vaccination COVID-19, avec des doses de rappel désormais proposées à tous les adultes. Toutefois, les rappels ne seront gratuits que pour les personnes âgées de 60 ans et plus et les travailleurs de première ligne.
Dimanche, l'Australie a mis fin à l'interdiction faite aux navires de croisière étrangers d' entrer dans ses eaux après plus de deux ans.
La Corée du Sud s'apprête à lever la plupart des restrictions COVID, notamment le couvre-feu de minuit pour les restaurants, les cafés et autres commerces d'intérieur et la limitation à 10 personnes pour les regroupements publics. L'obligation de porter un masque à l'intérieur reste en vigueur.
Une enquête sérologique commandée par le gouvernement indonésien indique que plus de 99 % des habitants de Java, l'île la plus peuplée du pays, étaient susceptibles de posséder des anticorps contre le COVID-19.
AMERIQUE
La directrice de l'Organisation panaméricaine de la santé (OPS), Carissa F. Etienne, a déclaré que plus des  deux tiers des habitants  d'Amérique latine et des Caraïbes ont désormais reçu deux doses du vaccin COVID-19 : 14 pays et territoires de la région ont déjà atteint l'objectif de l'OMS de vacciner 70% de leur population, et huit autres pays ont atteint une couverture de plus de 60%.
Aux Etats-Unis, au 20 avril, 43,357 nouveaux cas ont été rapportés, soit +49% par rapport aux 14 derniers jours. En revanche,  les hospitalisations et les décès ont diminué. On estime que la sous-lignée BA.2 d'Omicron représente 93,4% des variants circulant au 16 avril, selon les Centers for Disease Control and Prevention (CDC) des États-Unis. Le total comprend 19% d'échantillons appartenant à la sous-lignée BA.2.12.1 de BA.2, une version qui contient des mutations liées à l’échappement immunitaire.
Au Brésil, le gouvernement a annoncé dimanche 17 avril la révocation prochaine de l'état d'urgence lié au COVID-19. La décision a créé des remous. Mais, le ministre de la santé a assuré que le changement n'interrompra pas les politiques publiques. Le conseil qui réunit les secrétaires à la santé des États et des municipalités a envoyé une lettre au gouvernement pour demander une période de 90 jours pour la transition. Pour le Dr Julio Croda, président de la Société brésilienne de médecine tropicale et conseiller de Medscape, la suspension du décret sur l'état d'urgence est appropriée au scénario épidémiologique actuel.
« Toutefois, il est nécessaire d'effectuer une transition, principalement pour garantir les ressources nécessaires pour continuer à contrôler, tester, effectuer une surveillance appropriée et fournir une assistance à la population. La manière dont cela va se dérouler n'est pas claire. Le COVID-19 est toujours là. Cent à 200 décès par jour, c'est encore beaucoup de décès », a-t-il souligné.
Le nombre de décès a baissé, à son plus bas niveau depuis le 5 janvier. Le carnaval hors saison au Brésil, reporté à cause du COVID-19, aura lieu entre le 20 et le 23 avril.
- Les équipes de rédaction de Univadis, Medscape, Coliquio et Mediquality