Pourquoi est-ce important ?
La prise en charge des troubles anxieux repose sur les médicaments et la thérapie cognitivo-comportementale, mais l’observance d’une part et l’accessibilité d’autre part invitent à développer de nouvelles alternatives. La méditation pleine conscience a été décrite comme capable de réduire l'anxiété, une méta-analyse récente ayant confirmé son intérêt par rapport au traitement de référence. Pour le confirmer, une équipe américaine a conduit une étude clinique visant à comparer la MPC au traitement pharmacologique de première intention.
Méthodologie
L’étude TAME (Treatments for Anxiety: Meditation and Escitalopram ) a été menée en simple aveugle dans trois centres américains. Elle a recruté des sujets de 18 à 75 ans et ayant un diagnostic de troubles anxieux (anxiété généralisée, anxiété sociale, trouble panique, agoraphobie) qui n’étaient pas pris en charge médicamenteusement (seuls la trazodone ≤ 100 mg, les benzodiazépines ou médicaments-z à dose stable depuis au moins 4 semaines étaient autorisés).
Les patients ont été randomisés entre deux groupes : soit un protocole de MPC avec 8 semaines de cours hebdomadaires de 2,5 heures, une journée au cours d’un week-end en 5e ou 6e semaine et des exercices quotidiens de 45 minutes à faire à domicile, soit l'escitalopram (10 mg/j puis 20 mg/j dès S2 si bien toléré) pendant 8 semaines.
Principaux résultats
Au total, les 276 participants (âge moyen 33 ans, 75% de femmes) ont été randomisés entre la MPC et l'escitalopram. À l’inclusion, le score de gravité des symptômes (score CGI-S coté de 1 à 7 croissant avec la sévérité) était de 4,44 et de 4,51 en moyenne dans les deux bras respectivement.
À 8 semaines, le score CGI-S a diminué de 1,35 et de 1,43 points dans le groupe MPC et escitalopram respectivement, soit une différence non significative (-0,07, p=0,65) entre les deux.
Le suivi maintenu jusqu’à la 24e semaine a montré que les groupes MPC et escitalopram continuent à s'améliorer de façon équivalente au cours du temps, avec un score CGI-S moyen de 2,89 et de 2,95 respectivement à la semaine 12, et de 2,92 et 2,92 à la semaine 24.
Des événements indésirables ont été recensés chez 78,6% des patients sous escitalopram et 15,4% de ceux sous MPC (p<0,001) mais aucun événement indésirable grave n'est survenu durant l’étude