1.000 premiers jours et au-delà : impact de l’alimentation maternelle

Rédigé le Lundi 14 Février 2022 à 13:33 |



À retenir
Une étude française suggère un déséquilibre des apports en certains macro- et micronutriments chez les femmes enceintes ainsi que durant l’allaitement.  Durant la grossesse, les apports en protéines et lipides (dont acides gras saturés) seraient trop importants et ceux en glucides, calcium, fer, magnésium, zinc, vitamine D, B6, B5 et folates trop faibles. Durant l’allaitement, les apports en protéines et lipides semblent corrects, mais potentiellement insuffisants en glucides, en particulier en polysaccharides, ainsi qu’en calcium, magnésium, fer, zinc et vitamine D, E, B6 et folate. Pourquoi est-ce intéressant ?
Le mode de vie d’une femme durant la grossesse et l’allaitement, et en particulier son alimentation, sont des déterminants essentiels du développement de l’enfant pendant ses 1.000 premiers jours et au-delà. 
Méthodologie
Une enquête a évalué l’impact de l’alimentation de la femme pendant la grossesse et l’allaitement sur les 1.000 premiers jours de l’enfant et au-delà. Les données proviennent d’enquêtes diététiques historiques, de quatre études françaises (1997-2014) et d’une étude multicentrique européenne (2016-2020). Les données alimentaires des femmes ont été recueillies via la consommation alimentaire sur 3 jours. Les taux d’acides gras ont été mesurés dans le lait maternel (reflet des apports lipidiques) à partir de laits maternels recueillis entre 1997 et 2014, et en 1997 à partir de cordons ombilicaux et de tissus maternels. 
Principaux résultats : la grossesse
Les analyses montrent que la grossesse nécessite environ 300 Kcal d’apports énergétiques supplémentaires au quotidien (+0 Kcal/j au premier trimestre, +200 Kcal au deuxième, + 450 Kcal/j au troisième). Les femmes enceintes consommeraient trop de protéines (17% versus 15%) et de lipides (45% versus 35%) et pas assez de glucides. Par ailleurs, pour les lipides, les chercheurs ont constaté un mauvais ratio acide linoléique/acide linolénique, un excès d’oméga-6 et un déficit en oméga-3. De légers déficits par rapport aux apports recommandés ont également été constatés pour les apports en magnésium, fer, zinc, vitamine D, B5, B6 et folate. Les femmes végétaliennes sont plus à risque de déficit ou carence en vitamine B12, D et autres micronutriments. Les auteurs proposent d’être vigilants sur ces éléments et d’envisager si nécessaire une supplémentation.
Principaux résultats : l’allaitement
Un « nouveau-né consommerait environ 750 g de lait maternel, ce qui signifie que la mère a besoin de 450 Kcal/j pour produire cette quantité de lait. Et considérant les stocks énergétiques réalisés au cours de la grossesse, le supplément d’apport énergétique serait plutôt entre 70 et 200 Kcal/jour ». Les analyses montrent que le lait maternel permet d’apporter tous les macronutriments nécessaires à la croissance du nourrisson.
Les données de 2014 issues de 80 femmes ont montré que l’alimentation des mères était globalement un peu faible en calories (1.996 Kcal versus 2.200 Kcal), normoprotéique, normolipidique et relativement faible en glucides, avec cependant un excès de sucre simple et une insuffisance d’apport en polysaccharides et fibres. Si le régime alimentaire des mères étudiées n’impacte que peu les apports en protéines et glucides du lait maternel, en revanche, ça ne serait pas le cas pour sa composition en lipides, et en micronutriments. Par ailleurs, les chercheurs soulignent l’insuffisance d’apports en poissons, produits laitiers, calcium, magnésium, zinc, fer, vitamine D, E, B6 et folate